Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 30 janvier 2019 à 15h00
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Je souligne à nouveau le caractère liberticide de l'amendement. La prise en compte d'« agissements » suffira désormais à prononcer une garde à vue. Danièle Obono l'a souligné : le péril pèse non pas sur l'avenir mais dès aujourd'hui.

Il existait déjà hier puisque, lors des différents samedis de mobilisation, plus de 5 000 manifestants ont été placés en garde à vue. Selon M. Castaner, ministre de l'intérieur, il y a 300 casseurs, ce qui signifie, en admettant que ces casseurs aient été arrêtés, qu'au moins 4 700 personnes ont été placées arbitrairement en garde à vue. Du reste, sur ces 5 000 gardes à vue, combien de procédures judiciaires ont été diligentées ? Quelques dizaines à peine.

En somme, nous avons déjà plongé à pieds joints dans l'arbitraire, la suspicion. Si quelqu'un va à la piscine, il peut être arrêté en chemin parce qu'il a dans une poche des lunettes de natation. S'il va manifester avec sa famille en gilet jaune, il sera arrêté parce qu'il sera supposé être un dangereux casseur. On est en plein dans l'arbitraire. En vous référant aux seuls « agissements », vous franchissez un nouveau seuil pour mettre des gens derrière les verrous, pour embastiller à titre préventif ceux qui s'opposent à vos politiques antisociales.

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