Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mercredi 30 janvier 2019 à 21h45
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Cher collègue Eliaou, il est exact qu'on lit beaucoup de choses dans la presse. Les informations livrées par certains membres de la majorité n'y sont peut-être pas étrangères. Les uns cherchaient à susciter une certaine confusion, les autres à rassurer en affirmant : « Ne vous inquiétez pas, nous ne créerons pas un nouveau fichier, seule une inscription supplémentaire au FPR est envisagée ».

Or les personnes inscrites à ce fichier le sont presque toutes en raison d'infractions pénales. En l'espèce, une décision administrative entraînera l'inscription des individus concernés. Il n'en existe qu'un équivalent, les interdictions de stade. On voit bien la logique sous-jacente à l'article 3 !

C'est tout de même fou ! Sur la base de soupçons, on interdira à un individu de manifester, avant de l'inscrire au FPR pour les mêmes raisons. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? On croit rêver ! On est dans un mauvais film ! Ces dispositions sont insupportables !

Les fichiers de police existent. Le renseignement territorial a produit des fiches sur certains gilets jaunes susceptibles d'être des interlocuteurs de l'État, et d'autres sur les personnes susceptibles de créer des troubles à l'ordre public. En somme, le renseignement territorial fait son travail. Il ne s'agit ni d'une nouveauté ni d'une découverte.

On a fait beaucoup de foin autour de ce fichier – le chef du Gouvernement le premier, sur TF1. L'inscription au FPR prévue par l'article 3 est à nos yeux tout à fait contestable. Le fichage en général – celui des manifestants en particulier – ne l'est pas moins.

Je vous renvoie aux articles du Canard enchaîné pour vous informer, chers collègues, plutôt qu'à ce que l'on nous raconte dans cet hémicycle.

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