Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 31 janvier 2019 à 15h00
Mesures d'urgence contre la désertification médicale — Discussion générale

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Un tel effort est loin d'être négligeable.

Mme Autain et M. Dharréville ont évoqué la question des maternités et je tiens à revenir sur les fausses informations qui se répandent à propos des maternités en France : il est d'une totale mauvaise foi de faire passer les fermetures ou les transformations de maternités pour des choix purement budgétaires.

Je tiens à le rappeler devant vous : nous faisons face à deux réalités. La première est la baisse de la natalité en France : nous perdons chaque année 50 000 naissances. De plus, les territoires dans lesquels les maternités rencontrent des difficultés sont souvent en perte de population et les jeunes couples y sont de moins en moins nombreux. Les maternités y réalisent donc de moins en moins d'accouchements. Or, comme il faut trois obstétriciens par maternité, certains n'y réalisent parfois que deux accouchements par semaine. De telles maternités ne sont plus attractives : aucun professionnel de santé ne veut s'engager dans un hôpital où il ne réalisera que deux actes par semaine. C'est d'autant moins raisonnable qu'ils y perdent leurs compétences, notamment, en cas d'accident, leur capacité à rattraper un nouveau-né qui va mal. De plus, ces maternités n'ont pas de pédiatre. Les femmes prennent donc un risque en accouchant dans des maternités qui n'attirent plus les professionnels en raison de leur baisse d'activité.

La seconde réalité est le manque, en France, d'obstétriciens et, plus généralement, de médecins libéraux. Nous devons faire face à un problème de démographie. Non seulement ces hôpitaux ne sont pas attractifs, mais l'offre des médecins est insuffisante pour y envoyer des patientes. Perte d'intérêt, prise de risque pour les femmes, prise de risque pour les nouveau-nés, listes de gardes non pourvues : les transformations de ces maternités en centres de périnatalité de proximité est un facteur de sécurité pour les femmes. Tel est mon unique objectif aujourd'hui.

Je remplace toutes ces maternités par des centres de périnatalité de proximité, dans lesquels les femmes sont mieux suivies et mieux accompagnées. Des psychologues et des assistantes sociales sont à leur disposition pour mieux accueillir les bébés. Elles bénéficient de soins de suite de qualité : on prend du temps pour elles. Je vous suggère, mesdames et messieurs les députés, de visiter ces centres pour constater la qualité du service rendu. Tout ce qui compte aujourd'hui, c'est la sécurité des femmes.

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