Intervention de Géraldine Bannier

Séance en hémicycle du jeudi 31 janvier 2019 à 15h00
Mesures d'urgence contre la désertification médicale — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Il est des moments où toute querelle politique, toute posture ou tout discours peut paraître complètement déconnecté de la situation que vivent nos concitoyens et du désarroi ressenti dans nos territoires. Je viens du même département que M. Garot et M. Favennec Becot : à ce titre, je voudrais raconter mon expérience de citoyenne. Depuis plusieurs années, j'ai dû appeler dix généralistes qui m'ont répondu que leur liste de patients était complète ; pour finir, un généraliste a accepté de me prendre, me précisant qu'exerçant à proximité de chez moi, il y était bien obligé… Voilà la réalité que j'ai vécue en tant que citoyenne ! Je ne bénéficie pas non plus de suivi gynécologique : en Mayenne, c'est compliqué. Nous avons également des difficultés à avoir un rendez-vous chez un ophtalmo : il faut généralement attendre dix mois. Je tenais à vous donner ces quelques exemples très précis et concrets.

Depuis que j'ai été élue députée, je rencontre des maires qui remuent ciel et terre pour installer des médecins, notamment des généralistes, dans des maisons de santé. Des aides sont disponibles, puisque notre département est capable d'aider les maisons de santé et d'y favoriser l'installation de médecins. Or les maires constatent que les médecins s'installent, restent quelques années puis partent pour s'installer dans une autre commune, où ils percevront à nouveau des aides à l'installation.

Ma commune compte un centre d'addictologie réputé, qui ne trouve pourtant pas de médecin depuis des mois.

Je veux vous alerter sur cette situation. Évidemment, je fais confiance au Gouvernement pour essayer de trouver des solutions en lien avec les professionnels, mais à un moment donné, il va falloir agir vraiment et trouver des solutions concrètes. Je ne sais pas si la contrainte est la meilleure solution. Il faut vraiment encourager les médecins ! Pourquoi ces derniers ne passeraient-ils pas, à la fin de leur cursus, quelques années dans les territoires qualifiés de déserts médicaux, tout simplement pour aller à la rencontre de la France, de leurs concitoyens qui ont besoin d'eux, et peut-être pour aimer nos territoires ? En Mayenne, nous vivons bien ! Je viens d'un département où l'économie fonctionne bien et où l'espérance de vie est parfaite. Tout le monde vante la qualité de vie en Mayenne ! D'ailleurs, je le dis aux médecins qui pourraient m'écouter : venez vous installer en Mayenne car on y vit très bien !

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