Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du vendredi 1er février 2019 à 9h30
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Après l'article 6 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Dans les comptes rendus de presse des gardes à vue et des procès, on découvre le profil des personnes arrêtées dans les manifestations et leurs témoignages. Je suis donc au moins d'accord avec un des points que Mme Kuster a mis en lumière : un certain nombre des personnes arrêtées, y compris celles qui vont commettre des violences à l'encontre de la police, ne sont pas des casseurs professionnels, mais des citoyens qui, au milieu d'une manifestation, réagissent sous l'effet de la colère ou du désespoir. Il est important d'en prendre conscience.

Nous le disions déjà lorsque nous avons essayé d'avoir un débat sur les doctrines de maintien de l'ordre. Je vous renvoie encore une fois aux travaux des historiens et des sociologues sur la question, selon lesquels les mobilisations sociales réagissent au degré et à la manière dont l'État, donc le politique, décide de leur répondre. Plus sa réaction sera répressive, dure et violente, plus les mobilisations le seront.

Encore une fois, vous n'êtes pas obligés de me croire sur parole. Consultez sur internet les travaux de recherche sur l'ensemble des mouvements sociaux. C'est pour cela qu'en définitive, il est de la responsabilité du politique de mettre ou de ne pas mettre les agents, policiers et forces de l'ordre dans des situations de tension et de faire le choix de l'escalade ou de la désescalade.

Voilà pourquoi nous avons essayé de vous convaincre de l'idée qu'il fallait mettre en place une doctrine de désescalade, qui permet d'abaisser le niveau de tension et de ne pas mettre en danger les forces de l'ordre.

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