Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du vendredi 1er février 2019 à 9h30
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Titre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Je rejoins notre collègue Brigitte Kuster : c'est proprement orwellien.

La France insoumise et le groupe Les Républicains le disent. Mais nous ne sommes pas seuls : peut-être n'avez-vous pas entendu, monsieur Eliaou, les propos du Syndicat des avocats de France, qui parle de loi d'exception et indique que ces mesures « par leur portée générale et la possibilité de les utiliser contre tout manifestant dont un agent de police estimerait le comportement douteux, visent bien l'ensemble des manifestants ». « Il s'agit », ajoute ce syndicat, « d'une loi générale contre l'exercice d'une liberté publique ». Vous négligez aussi, ou vous n'avez pas lu, la tribune publiée par Amnesty International, très critique notamment de la présomption de culpabilité par association, et dénonçant des mesures « contraires au principe de droit international de sécurité juridique ».

Vous baignez dans une bulle d'autosatisfaction, dans le contentement de soi, et vous en oubliez d'écouter les associations nationales et internationales de défense des droits humains, comme les professionnels du droit, qui ont essayé de vous faire prendre conscience de la gravité de vos actes.

Vous avez été témoins comme moi de l'intervention de notre collègue Charles de Courson, qui est loin d'être un Insoumis. Vous pouvez continuer à nous stigmatiser, à nous montrer du doigt, mais son intervention a eu un grand écho, parce qu'elle traduit un sentiment très fort d'alarme vis-à-vis des lois de la République et de l'État de droit. Ce n'était pas un gauchiste ou un extrémiste de gauche qui s'exprimait, mais quelqu'un qui se définit comme centriste. C'est le cas, je crois, de beaucoup d'entre vous !

Ce titre est donc parfaitement inadapté. Nous voterons contre l'ensemble de cette proposition de loi, et nous nous en expliquerons à nouveau mardi.

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