Intervention de Thomas Rudigoz

Séance en hémicycle du mardi 5 février 2019 à 21h30
Questions sur l'action policière pendant les mobilisations des gilets jaunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Rudigoz :

Je voudrais vous interroger à propos de l'action des services de renseignements pour détecter les individus membres de groupuscules d'extrême-gauche ou d'extrême droite qui se sont infiltrés dans les manifestations des gilets jaunes.

À l'extrême-gauche, nos forces de l'ordre ont de nouveau été confrontées à la mouvance libertaire, ou « antifa », qui redouble de violence chaque année, comme nous avons pu en être témoins le 1er mai avec les blacks blocs.

Ces activistes rompus aux affrontements se coordonnent sur les réseaux sociaux puis se dotent du parfait équipement pour infliger de lourds dégâts humains et matériels aux forces de l'ordre et saccager des vitrines, véhicules et mobiliers urbains. Leurs objectifs sont ouvertement insurrectionnels. Ils revendiquent la violence contre la démocratie et les institutions de notre République.

À l'opposé, la mobilisation des gilets jaunes a aussi permis aux groupuscules identitaires d'extrême-droite de battre à nouveau le pavé. Ainsi, Yvan Benedetti, porte-parole du parti nationaliste français, s'est illustré le 1er décembre dans des bagarres contre les antifas en marge de la manifestation parisienne. Mais il semblerait que les violences d'extrême-droite aient surtout émané de groupes informels : « Ouest Casual » ou « Zouaves Paris », à la jonction du GUD et des milieux skinheads, racistes et hooligans.

Enfin, un reportage de France 3 a révélé que le service d'ordre de la manifestation du samedi 19 janvier était assuré par des paramilitaires proches de l'extrême-droite, qui ont servi en Ukraine au sein de milices pro-russes et posent fièrement sur Facebook, armes à la main. C'est assez troublant. Il n'est nullement question de savoir si ces « ultras » sont ou non de fervents gilets jaunes ou de simples casseurs : ils ont clairement incité à la haine et plongé certains manifestants dans la spirale de la violence pour aller au contact direct des forces de l'ordre. Ils ont par conséquent fait l'objet d'un suivi attentif de la part des services de police.

Monsieur le secrétaire d'État, pourriez-vous nous expliquer, dans le respect bien sûr du secret de l'enquête, le travail des renseignements territoriaux en amont de chaque mobilisation ?

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