Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mercredi 6 février 2019 à 21h30
Débat sur les avantages fiscaux donnés aux français les plus aisés depuis 2017

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

… ne pouvait que provoquer ressentiment et colère chez nos concitoyens. Malgré les mises en garde, nombreuses et d'origines diverses, une certaine forme de suffisance, pour ne pas dire de mépris, vous a conduits à aligner les réformes, sans vous rendre compte que vous dansiez sur un volcan. Une étincelle suffisait. La hausse des taxes sur les carburants a été le facteur déclenchant d'une déflagration sociale inédite. Vous cherchiez 3 milliards d'euros et, plutôt que de les financer par le rétablissement de l'ISF, vous avez fait le choix de faire matraquer ceux de nos concitoyens qui n'ont, bien souvent, pas d'autre choix que la voiture pour leurs déplacements quotidiens. L'injustice de votre projet fiscal atteignait ainsi son paroxysme, et il aura fallu une mobilisation inédite pour vous faire reculer.

Bien entendu, la colère a été décuplée par les mesures fiscales adoptées à partir de l'automne 2017, mais son origine est antérieure : elle est le fruit de la politique de l'offre mise en application dans notre pays depuis quinze ans. Une politique qui tourne le dos aux aspirations populaires et aux attentes de nos territoires, mais aussi aux valeurs de la République. Une politique qui porte l'injustice en son coeur, opérant un transfert inédit de fiscalité.

C'est d'abord un transfert des entreprises vers les ménages. Le CICE en est l'illustration : ce sont nos concitoyens qui l'ont payé et continueront à le payer, par des services publics dégradés, une CSG augmentée, une fiscalité sur les carburants renforcée.

C'est aussi un transfert de fiscalité des ménages les plus aisés vers les classes moyennes et populaires. La disparition de l'ISF en est un symbole, le poids grandissant de la CSG et de la TVA en est un autre. À rebours de ces évolutions qui sapent le consentement à l'impôt, les députés communistes ont fait le choix d'inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée, le 7 mars prochain, une proposition de loi visant à rétablir l'ISF et à renforcer la progressivité de l'impôt sur le revenu.

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