Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur le député, cher Thierry Benoit, merci à vous et à votre groupe d'avoir choisi ce thème important pour commencer notre séance de questions. Les états généraux de l'agriculture – EGA – auxquels vous avez participé ont été un grand moment : il y a dix-huit mois, un grand débat national, auquel tout le monde a pu participer, s'est tenu sur l'alimentation et l'agriculture. C'était une première.

Rappelons ses objectifs essentiels : améliorer la qualité de l'alimentation en France, permettre aux agriculteurs de vivre non de subventions mais de leur travail, et rééquilibrer les rapports entre la distribution et la production, entre l'amont et l'aval, pour mieux répartir la valeur ajoutée.

Plusieurs actions ont été mises en place. Nous y reviendrons. Auparavant, je salue l'initiative que vous avez prise en demandant la création d'une commission d'enquête. Il est très important d'observer comment les choses se passent. La France compte quelque 450 000 exploitations agricoles, 5 000 entreprises et seulement quatre centrales d'achat. Dans une situation aussi déséquilibrée, les agriculteurs se retrouvent ligotés, bâillonnés, parfois même étranglés.

Une des raisons qui poussent certains d'entre eux au suicide – on compte un suicide d'agriculteur tous les deux jours – est qu'ils ne vivent pas de leur travail et qu'on les montre toujours du doigt. C'est pourquoi votre commission d'enquête me paraît essentielle.

La loi Egalim, que vous avez votée, comme l'immense majorité des parlementaires, vise tout simplement à rééquilibrer les relations : par l'intermédiaire des organisations de producteurs, les indicateurs de prix seront mis en place et il ne sera plus possible d'acheter à un producteur de lait, de viande ou de céréales, des produits moins cher que leur prix de revient, pratique que nous jugeons inacceptable.

Tel est l'esprit de la loi, dont l'article 1er fixe le seuil de revente à perte – SRP. C'est grâce à cette disposition que nous allons faire bouger les choses. Nous sommes en l'an I de nouvelles relations commerciales.

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