Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur Leclabart, après plusieurs de vos collègues, vous évoquez vous aussi l'évaluation. En politique, il faut être capable d'admettre qu'on a pu se tromper, qu'on n'a pas agi au mieux et qu'il faut rectifier le tir si un dispositif ne fonctionne pas. Je n'ai pas peur de le dire. Nous n'avons pas la science infuse.

Ceux d'entre vous qui ont voté la loi EGALIM ont fait preuve de la volonté d'avancer et de prendre des risques. En tout état de cause, nous en évaluerons les conséquences. S'il faut modifier des dispositions, nous les modifierons.

Le relèvement du seuil de revente à perte est expérimenté pour deux ans. Si dans deux ans nous constatons que le dispositif ne fonctionne pas, nous débattrons d'un nouveau projet de loi, que vous nourrirez de vos observations. D'ici là, nous verrons bien comment les choses se passent.

Monsieur Leclabart, vous m'interrogez également sur l'encadrement des promotions. L'ordonnance relative à l'encadrement des promotions en volume et en valeur est entrée en vigueur au début de l'année. Il me semble nécessaire d'adopter une règle générale. Si nous commençons à adopter une loi d'encadrement des promotions dans chaque filière, nous ne nous en sortirons pas.

Je connais très bien la filière porcine. Je sais que le mois de janvier fournit l'occasion de procéder à des promotions de 50 %, 60 % ou 70 %. Si nous voulons encadrer les promotions et faire en sorte que les produits soient achetés au juste prix, il faut tenir bon sur ce point.

La DGCCRF vient de publier les lignes directrices de l'encadrement des promotions. Si j'étais M. de La Palice, je dirais : « Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé ».

Dès lors, il faut être intelligent et tâcher d'avancer avec pragmatisme. Au demeurant, les acteurs de la filière porcine travaillent d'ores et déjà avec Bercy et avec la grande distribution. Par ailleurs, l'ordonnance comporte un dispositif de suspension si son application aboutit à des résultats contraires aux objectifs de la loi EGALIM.

Ainsi, nous veillons au grain. En tout état de cause, si nous voulons donner à nos enfants une meilleure éducation en matière d'alimentation, dire « Je vais acheter une côte de boeuf ou une côtelette d'agneau et j'en aurai deux gratuites pour le prix d'une », ce n'est plus possible. Je le dis comme je le pense.

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