Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur le député, vous avez défendu une proposition de loi relative à l'agriculture, vous êtes extrêmement impliqué, et je m'en félicite : quel que soit le banc sur lequel nous siégeons, quelle que soit l'organisation politique à laquelle nous appartenons, nous voulons tous que l'agriculture se porte mieux, que les agriculteurs vivent le mieux possible et que les consommateurs profitent d'une alimentation de qualité. C'était les objectifs des états généraux de l'alimentation ; ils sont consensuels. Vous n'avez pas voté le texte, mais, je le redis, nos buts sont communs.

Nous ne pouvons pas évaluer ces dispositifs dès maintenant ; leur instauration est trop récente. Mais je constate que, dès le mois de décembre dernier, les négociations se sont déroulées de façon différente. Des contrats ont été signés par de grandes et moyennes surfaces, on l'a vu dans la presse . Le prix du lait a augmenté. Les effets sont-ils déjà tangibles dans chaque cour de ferme ? Non, sans doute pas. Mais notre objectif, c'est qu'ils le deviennent en quelques années. Et dès cette année, je le répète, nous constatons que les contrats sont signés à des prix supérieurs.

Je ne suis pas là pour montrer du doigt les grandes et moyennes surfaces. Mais chacun doit jouer le jeu.

Vous évoquez la hausse de certains prix et les marques de distributeurs. Sur certains produits d'appel – produits alcoolisés, pâtes à tartiner… – tous les distributeurs se tirent la bourre et vendent sans marge ; mais ils compensent, et on trouve des marges de 30 % à 40 % sur les produits agricoles ! Voilà ce dont nous ne voulons plus : les états généraux l'ont dit, la loi l'a dit. Les nouvelles règles relatives au seuil de revente à perte peuvent avoir de petites conséquences pour certains produits ; mais l'alimentation de qualité au quotidien, c'est très important.

Je n'ai pas le temps de m'étendre sur un sujet qui me tient pourtant à coeur : les marques de distributeur. J'entends y travailler bientôt, car nous avons là de grandes marges de manoeuvre pour aider les agriculteurs : c'est là que sont les volumes les plus importants, et c'est là qu'il faut monter en gamme.

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