Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

mais, en même temps, il faut que l'agriculture bouge, qu'elle ne reste pas sur place, qu'on avance.

Monsieur Lassalle, vous avez évoqué l'atelier de transformation de votre frère, qui élève 400 brebis mères pour fabriquer de l'ossau-iraty. C'est un excellent exemple. Tous ceux qui transforment leur production sur place voient leurs revenus augmenter. Qu'il s'agisse de l'ossau-iraty – délicieux fromage que l'on mange nature ou avec de la confiture de cerise noire ; pour ma part, je le préfère nature – , du beaufort, du comté ou du roquefort, cela fonctionne et il n'y a pas vraiment de problème de revenu. C'est ce qu'il faut faire. L'agriculture doit être transformée et monter en gamme.

En tout cas, vous posez la question centrale, monsieur Lassalle, celle de l'âge du capitaine. Il faut effectivement qu'il y ait des jeunes pour poursuivre l'exploitation. Il faut donc les former et les inciter à s'installer, ce qui est plus compliqué dans certains endroits, là où ils sont moins nombreux, là où ils ne peuvent pas rester.

Tant que les jeunes entendront toutes ces critiques, tant qu'ils entendront qu'on ne gagne pas sa vie, ils ne seront pas enclins à devenir paysans. Il faut donc changer notre mentalité. Si nous arrivons, grâce à la loi EGALIM, que vous avez votée, à inverser le processus de construction du prix, si les agriculteurs, les producteurs et les éleveurs gagnent mieux leur vie, cela incitera les jeunes à s'installer. Si nous parvenons à trouver du foncier abordable – il y a du foncier disponible, mais il est inaccessible pour les jeunes – et à lutter contre l'artificialisation des terres, nous inciterons des jeunes à s'installer. Vous soulevez donc une question très importante, monsieur Lassalle.

Je vous remercie, madame la présidente, de nous avoir permis, aux uns et aux autres, de dépasser un tout petit peu notre temps de parole. Je me conforme, bien sûr, au règlement de l'Assemblée, mais deux minutes, c'est court pour refaire l'agriculture française, européenne et mondiale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.