Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du lundi 11 février 2019 à 16h00
Pour une école de la confiance — Présentation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Mesdames et messieurs les députés, figurons-nous un instant ce chef-d'oeuvre collectif que nous avons parfois tendance à oublier, et qui voit chaque jour 800 000 professeurs accueillir dans un même élan 13 millions d'élèves. Nous le devons au dévouement des élus pour leur territoire, à l'engagement de tous les personnels administratifs de l'éducation nationale et, évidemment, à la passion et à la conviction de nos professeurs.

En chacun de nous, il y a un professeur qui continue à veiller, parce qu'un jour, il a su trouver les mots, parce qu'il a eu cette intelligence du regard sur nous, tout simplement parce qu'il nous a transmis l'essentiel : l'envie d'être grandi par la langue. Et les mots de cette femme ou de cet homme sont encore en nous. Ils nous constituent.

Je veux dire ici, devant vous, représentants de la nation, tout ce que la France doit à ces femmes et à ces hommes qui, hier et aujourd'hui, ont mis leur existence au service de l'instruction et de l'éducation des enfants de notre pays.

Nous sommes, nous les Français, héritiers d'une ancienne et glorieuse tradition scolaire. Sur tous les bancs de cette assemblée, tout le long des cinq républiques, mais aussi des régimes qu'elles enjambèrent, des responsables aux sensibilités politiques différentes ont apporté leur pierre à cet édifice. Tous partageaient le même combat pour le progrès de l'esprit humain et combattaient le même ennemi, l'ignorance.

Chacun avait, chevillé au coeur, le même sentiment, puisé à la source de la culture humaniste, qu'on naît homme, mais qu'on le devient vraiment par le savoir et les valeurs. Chacun portait fièrement l'idéal humaniste du XVIIIe siècle qui s'est si bien prolongé, voire affirmé, au XIXe et au XXe siècles. Chacun partageait l'idée de Victor Hugo à propos de la misère, « un mal qu'il faut guérir par la lumière ».

Avec ce projet de loi, je ne vous propose pas de larguer les amarres et de rompre avec cette tradition. Je ne vous propose ni de refonder ni de reconstruire. Je vous propose une nouvelle étape de cette épopée glorieuse, comme un arbre sait relancer un puissant rameau de son vénérable et robuste tronc.

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