Intervention de Frédéric Reiss

Séance en hémicycle du lundi 11 février 2019 à 16h00
Pour une école de la confiance — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Dans leur grande majorité, les députés Les Républicains ne peuvent se résoudre à imposer la scolarité obligatoire à 3 ans. Nous sommes plutôt enclins à proposer une politique préscolaire ambitieuse, en faisant confiance aux familles, qui restent les premiers éducateurs de leurs enfants. La précocité dans l'instruction obligatoire n'est pas synonyme de réussite.

On peut aussi s'interroger sur le sens de cette décision, prise sans aucune concertation. La scolarité obligatoire dès 3 ans risque de perturber les plans des parents qui apprennent à lire, écrire et compter à leurs enfants. Ce choix offert aux familles est parfaitement légal, l'instruction des enfants étant contrôlée à partir du CP. Désormais, le contrôle commencera dès la maternelle. Ainsi, des inspecteurs viendront au domicile, mais pour y faire quoi ? On peut se le demander.

Quelles sont les motivations des parents qui font le choix de commencer l'instruction en famille ? Tous les enfants de 3 ans sont-ils prêts pour des horaires réguliers ? Combien d'élèves, parmi les 26 000 concernés, souffrent d'un handicap ou d'une difficulté qui impose un autre choix que l'école à 3 ans ? Les parents qui utilisent la liberté scolaire pour habituer progressivement leur enfant aux horaires fixes de l'école seraient-ils dans l'erreur ? De mon point de vue, la liberté initiale qui leur est laissée n'entrave aucunement la scolarisation.

L'article 4 bis nouveau, adopté en commission, est révélateur : il ouvre la possibilité pour les jardins d'enfants de prendre en charge les enfants au titre de l'instruction obligatoire à 3 ans. Il témoigne à lui seul du fait que des établissements d'accueil de la petite enfance peuvent très bien prendre en charge de jeunes enfants sans que leur inscription à l'école soit obligatoire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.