Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du lundi 11 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Ce débat mériterait sans doute que nous y consacrions plus de temps. Vous avez souligné, monsieur le ministre, que j'ai évoqué deux sujets, et c'est pourquoi j'ai déposé deux amendements : l'un sur la violence scolaire – un fléau majeur, vous avez eu raison de le souligner – , l'autre sur l'absentéisme scolaire, qui est le premier indicateur du décrochage d'un jeune. Celui-ci se voit alors soumis, non plus à la loi de l'école, mais à celle de la rue, avec toutes les dérives que cette soumission entraîne.

Monsieur le ministre, je suis déçu par votre réponse. J'étais plein d'espoir après avoir écouté vos déclarations. Mais certaines voix de la majorité se sont fait entendre, une majorité qui, pour être diverse, n'en est pas moins très marquée, hélas ! par l'idéologie qu'a exprimée à l'instant Mme Pau-Langevin.

Vous aviez pourtant manifesté de l'intérêt pour une disposition équilibrée dont, je le sais, vous mesurez la pertinence, car elle permet de mieux affirmer à la fois l'autorité et la responsabilité parentales. Elle consiste à entrer, non pas dans la voie de la sanction – c'est là que les socialistes se sont trompés – , mais dans celle, à la fois, d'une plus grande responsabilisation et d'un accompagnement plus profond, plus systématique et permanent des familles. C'est le cas du contrat de responsabilité parentale, dont le mécanisme est entre les mains de la protection de l'enfance des départements. C'est un mécanisme d'accompagnement, un mécanisme protecteur.

Or il a été supprimé de façon stupide. Je comprends qu'on ne souhaite pas entrer dans la voie de la suspension des allocations familiales, qui pourrait, dans une visée idéologique, être assimilée à une sanction, même si tel n'est pas le cas. En revanche, même si l'on admet par l'absurde ce raisonnement, avoir supprimé, comme l'a fait la loi de 2013, le dispositif d'aide est complètement illogique.

C'est pourquoi nous vous demandons, ce soir, de remettre en place au moins le mécanisme d'accompagnement.

S'agissant des effets de la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire, vous savez bien, monsieur le ministre, que, de septembre 2011 à avril 2012, qui fut la période de l'alternance, les inspecteurs d'académie ont fait 79 000 signalements pour à peine 600 suspensions d'allocations familiales. Cela signifie que 78 000 enfants sont retournés sur le chemin de l'école. Cette loi était donc efficace, n'en déplaise à ceux qui adoptent une vision dogmatique ou idéologique. Ce qui nous importe, c'est de ne pas laisser ce double fléau de la violence et de l'absentéisme sans réponse concrète et pragmatique. Je sais que, tout en étant d'accord avec nous, monsieur le ministre, vous vous retrouvez prisonnier de certaines voix de la majorité.

Ce soir, ne vous réfugiez pas derrière des rapports qui ne sont faits que pour enterrer les problèmes et les laisser sans solution. Ce soir, ayez le courage d'agir !

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