Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 12 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je prends la parole pour bien montrer que le sujet n'est pas négligeable. Bien entendu, je souscris à tout ce que vient de dire Mme la rapporteure. Le ministère de l'éducation nationale a pour caractéristique de constituer, très souvent, le réceptacle de demandes parfaitement légitimes. Le rôle du ministre de l'éducation nationale, parfois un peu ingrat, ne consiste pas à nier l'importance des thèmes évoqués – je reviendrai sur l'intérêt extrême de celui qui est abordé – mais à simplement organiser les choses de façon à éviter la saturation des transmissions, ou, en l'occurrence, la saturation des murs !

Comme l'a très bien dit Mme la rapporteure, cela ne revient pas à considérer que le sujet est mineur et que les élèves ne doivent pas y être sensibilisés. Bien au contraire : oui, une diffusion de la Charte de l'environnement dans notre système scolaire est nécessaire. De ce point de vue, nous disposons de notre opérateur public, Canopé, lequel diffuse de plus en plus d'outils pédagogiques autour des enjeux de la Charte de l'environnement. Oui, nos programmes prennent en compte cette dimension, depuis les évolutions des dernières années et aussi depuis celle toute récente des programmes du lycée, contrairement à ce que j'ai entendu dire. Les enjeux de l'environnement, et notamment du changement climatique, figurent bel et bien dans les programmes. J'ai demandé au Conseil supérieur des programmes qu'ils soient aussi assez fortement présents dans ceux de terminale, actuellement en cours d'élaboration.

Les enjeux de l'environnement sont donc très présents, que ce soit sous l'angle de la sensibilisation de nature civique et juridique, en particulier à travers l'éducation morale et civique, ou sous l'angle scientifique, par exemple dans les sciences de la vie et de la terre, en géographie, et même par le biais d'autres disciplines. D'ailleurs, toutes les enquêtes actuelles montrent que les élèves, en sortie de système, ont développé une sensibilité beaucoup plus forte à ces enjeux qu'auparavant.

Je suis bien d'accord pour considérer que nous devons faire plus, et nous le ferons. Cela ne passe pas nécessairement par l'affichage de la Charte de l'environnement. Cela peut emprunter d'autres vecteurs.

Sur ce point comme sur d'autres, le temps scolaire peut être mis à profit, c'est-à-dire les programmes, de même que l'espace scolaire, c'est-à-dire les murs de la classe. Mais le temps périscolaire peut également faire l'objet d'un tel développement. Par exemple, le Plan mercredi est l'occasion de développer des activités de sensibilisation aux enjeux de l'environnement, des activités de pleine nature qui sont extrêmement importantes pour sensibiliser à ces défis. Le temps de l'enfant n'est pas extensible, et, dans le même temps, beaucoup doit être fait sur le plan éducatif dans le temps périscolaire. Notre attention doit donc être particulièrement attirée sur ces périodes : mercredis, week-ends ou vacances.

En tout cas, nous promouvrons activement la Charte de l'environnement, même si nous sommes défavorables à cet amendement.

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