Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 12 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Après l'article premier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Entre la télévision, l'ordinateur, la tablette, le téléphone et nous passons un nombre d'heures monstrueux les yeux rivés sur les écrans de toute sorte qui envahissent notre quotidien. Les chiffres sont inquiétants, puisque les adultes passent en moyenne plus de cinq heures par jour devant ces écrans, contre trois heures et dix minutes voilà dix ans, soit une augmentation de deux heures.

Nos mauvaises habitudes n'épargnent évidemment pas nos enfants. Que ce soit pour les occuper ou pour des motifs scolaires, toutes les raisons sont bonnes pour mettre le plus tôt possible des écrans entre leurs mains, sans tenir compte des résultats de nombreuses études qui dénoncent les troubles inquiétants pour leur développement : retard du langage, troubles du sommeil et de l'attention, comportements agressifs, problèmes scolaires, obésité, et j'en passe. Rien ne leur est épargné.

Il est d'ailleurs éclairant – je n'ose pas dire : « amusant » – de constater que les dirigeants d'Apple, de Google ou de Twitter limitent l'usage des nouvelles technologies par leurs propres enfants, car ils estiment qu'elles pourraient nuire à leur développement. En 2010, Steve Jobs avait déclaré : « À la maison, nous limitons l'utilisation des gadgets technologiques. » Chez Evan Williams, l'un des cofondateurs de Twitter, les enfants ont accès à des livres, et non pas à des iPad. Si ces grands ayatollahs du tout-numérique pour tous sont extrêmement prudents à l'égard de ces technologies dont ils sont les créateurs, nous devrions peut-être y réfléchir à deux fois avant de nous lancer dans le numérique à l'école !

J'ai bien compris que vous ne proposiez qu'une initiation mais, comme pour toute activité susceptible de provoquer des addictions, il convient de faire de la prévention et de la sensibilisation afin d'éviter que ce qui devait être une compétence pour nos enfants ne se retourne un jour contre eux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.