Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 12 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Les auteurs de ces amendements ont dit des choses très différentes ; il me sera donc difficile de leur répondre dans le même élan.

Je souhaite d'abord revenir sur ce que l'on pourrait qualifier d'« d'histoire inductive » : l'idée que la connaissance de l'histoire régionale est utile pour comprendre l'histoire nationale, ce qui est évidemment tout à fait vrai. Il a été fait référence aux choses très positives qui se sont passées dans les outre-mer ces dernières années : elles pourraient inspirer une même approche dans les régions de l'Hexagone.

Cependant, il ne me semble pas nécessaire d'introduire cette démarche dans le code de l'éducation. Nous encourageons les démarches de ce type dans le cadre des programmes. Le recteur de Besançon – pour ne pas le nommer – est d'ailleurs un spécialiste de ce sujet et a rédigé une magnifique thèse sur l'histoire de ce qu'il appelle « les petites patries ». Son travail nous permet de revisiter l'histoire de l'école de la IIIe République : contrairement aux clichés habituels sur cette période, loin d'une sorte de jacobinisme écrasant les identités locales, les histoires régionales ont souvent été prises en compte. Nous devons nous situer dans ce droit fil et ne jamais opposer le local au national, ni d'ailleurs le national à l'universel. Nous pouvons entreprendre cette démarche sur la base des textes existants. Il y aura de plus en plus d'initiatives allant dans ce sens, non seulement pendant le temps scolaire, mais aussi pendant le temps périscolaire.

Par ailleurs, en réponse à d'autres propos qui ont été tenus, je tiens à dire qu'il ne sert à rien de caricaturer la situation existante pour faire valoir son point de vue. En l'occurrence, nos programmes suivent une approche chronologique de l'histoire de France. Les grands hommes sont bien là : ne faisons pas comme s'ils n'y étaient pas ! Les repères annuels ont d'ailleurs permis de l'expliciter. J'invite chacun, dans les appréciations qu'il porte sur ces enjeux, à lire réellement les programmes tels qu'ils sont rédigés ainsi que les repères annuels. Nous pourrons dès lors débattre sereinement de ce sujet, sans jamais opposer les différentes dimensions de l'histoire. L'histoire de France n'est absolument pas sacrifiée.

L'avis du Gouvernement est défavorable.

1 commentaire :

Le 25/02/2019 à 09:34, Laïc1 a dit :

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": l'idée que la connaissance de l'histoire régionale est utile pour comprendre l'histoire nationale,"

L'histoire régionale ou l'histoire provinciale ? Car cette attitude nauséabonde qui consiste par exemple à nier le caractère breton de la Loire Atlantique au nom de l'identité régionale récente n'est tout simplement pas supportable au regard de la vraie histoire, pas cette idéologie pitoyable qui consiste à réviser l'histoire pour la mettre au goût de l'idéologie du moment.

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