Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Action de la france sur l'échiquier international

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

La France, avec sa place au Conseil de sécurité de l'ONU et avec son puissant réseau diplomatique, pourrait contribuer à renforcer la paix et les liens entre les peuples. Mais, au lieu de cela, l'armée française est intervenue la semaine dernière au Tchad pour des raisons parfaitement contestables, réactivant les pires moments de la Françafrique et déchirant l'hypocrite discours de Ouagadougou où Emmanuel Macron en appelait à un tournant des relations franco-africaines. En protégeant le président Idriss Déby, qu'elle a elle-même mis au pouvoir il y a près de trente ans, la France poursuit son travail colonial : point de soutien à l'opposition, point de larmes sur les horribles conditions de vie des Tchadiens ni sur les pénuries alimentaires, ni sur les atrocités du régime, ses violations des droits de l'homme. Pourquoi s'en soucier puisque le président est un ami ?

Pareil à Djibouti où la France préfère laisser les opposants se faire persécuter parce que c'est un régime qui abrite sa plus importante base militaire du continent.

Quant au Cameroun ou encore au Congo-Kinshasa, notre pays continue de reconnaître les dictateurs malgré des résultats électoraux très contestés.

Dernier exemple en date : le Venezuela, qui cherche un chemin différent, subit aujourd'hui les foudres de pays et d'entreprises opportunistes, toujours prêts à se jeter sur un gigantesque gâteau pétrolier. Ce ministère préfère écouter ceux qui mettent les peuples à genoux pour se poser ensuite en sauveur plutôt que d'écouter réellement le peuple. Sans aucune légitimité, l'Élysée a donc décidé de jeter par-dessus bord le peu d'indépendance qu'il nous restait vis-à-vis de la Maison blanche. Cela démontre qu'aucun pays n'a le droit de dévier de la tutelle néolibérale ; à l'inverse, les plus dociles restent en place éternellement. Une France aux ordres n'a pas d'avenir sur l'échiquier international.

L'heure est venue pour le président Macron d'entendre les attentes du peuple français et de s'appuyer enfin sur ses représentants pour changer la donne. Les députés communistes le demandent. Qu'attend le ministre des affaires étrangères pour agir ?

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