Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Mon amendement porte sur les enseignements de langue et de culture d'origine – les fameux ELCO. Monsieur le ministre, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de vous interroger sur ce dispositif afin d'en savoir un peu plus sur son avenir. En novembre dernier, j'ai reçu de vos services une réponse qui m'a quelque peu étonnée. Pour mémoire, les ELCO ont été créés en 1977 afin de permettre aux enfants de travailleurs immigrés de conserver un lien avec leur pays d'origine. Il s'agissait de faciliter leur retour – tel était bien l'objectif du dispositif à l'époque.

Aujourd'hui, les enseignants intervenant dans ce dispositif donnent majoritairement des cours à des enfants de nationalité française ou à des enfants étrangers dont le retour dans le pays d'origine n'est absolument pas prévu. Vous conviendrez donc que l'on s'est quelque peu éloigné du but initial. C'est d'autant plus regrettable qu'au lieu de faciliter l'insertion des familles, ce dispositif participe à une communautarisation dont vous connaissez les conséquences dramatiques pour l'équilibre de notre société. Alors que le sujet est très sérieux, il m'a été répondu que les ELCO ne constituaient pas un problème, dans la mesure où, depuis 1990, ils sont accessibles à tous les élèves, quelle que soit leur nationalité ou leur origine.

En réalité, les élèves sont répartis en fonction du pays avec lequel ils entretiennent un lien familial, et non en fonction de la langue étudiée. C'est pourquoi je demande la suppression de ce dispositif, dont il a pourtant été demandé le renouvellement aux communes en octobre dernier. Et, contrairement aux engagements pris, les enseignements – par exemple aux enfants d'origine marocaine, algérienne et tunisienne – n'ont pas du tout été regroupés, sur fond de querelles de prérogatives nationales.

Pour terminer rapidement mon propos, le maire de Garges-lès-Gonesse a fait part, lors de la réunion du Club des maires de la rénovation urbaine à laquelle j'ai participé à la mi-journée, d'une initiative qui me semble très intéressante. Quand les mamans d'origine maghrébine qui parlent mal ou pas du tout le français déposent leurs enfants à l'école le matin, il est dispensé à celles qui le souhaitent un enseignement du français. Cela me paraît un peu plus constructif pour l'insertion sociale de ces familles d'origine immigrée.

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