Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

C'est une erreur majeure ! Chacun connaît les problèmes qu'occasionnent les ELCO. Il faut avoir le courage de dire les choses : ce dispositif a été conçu il y a un demi-siècle et n'est aujourd'hui plus adapté. Ayons le courage de le reconnaître ! Il faut avoir le courage de dire l'horizon républicain, comme M. le ministre vient de le faire, et j'y souscris ; mais dire les choses ne suffit pas.

Monsieur le ministre, vous savez très bien que ce problème est pendant depuis des années et qu'il faudra, à un moment ou à un autre, s'y attaquer. Ce ne sera pas facile, parce que le dispositif est prévu par des accords internationaux : le bras de fer sera inévitable. Le problème est en effet que ces enseignements sont assurés par des enseignants étrangers, désignés, choisis, recrutés et rémunérés par les pays d'origine pour délivrer des enseignements dont nous n'avons pas, loin s'en faut, la totale maîtrise des contenus.

J'ai connu beaucoup d'enseignants d'ELCO : pas un seul ne maîtrisait la langue française. Quand je dis pas un seul, ce n'est pas un seul ! Selon moi, s'orienter vers des dispositifs innovants est nécessaire. J'ai moi-même mis en place spontanément, dans ma ville, un dispositif qui ne relève pas de la politique de la ville : nous gardons dans les lieux scolaires les mamans d'origine étrangère qui amènent leurs enfants à l'école et nous leur dispensons un enseignement de la langue du quotidien.

L'objectif républicain, c'est l'intégration par la langue ! Ce discours doit être tenu pour les enfants, pour les parents et pour les pays émissaires des ELCO. Il faut s'orienter vers cela et pouvoir le dire sereinement, sans être diabolisé !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.