Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

On ne peut pas baisser les bras devant la violence à l'école. J'ai bien entendu vos réponses sur un prochain rapport, mais je vous avoue mon incompréhension. Au-delà de la gravité des actes commis, cette violence empêche une immense majorité des élèves de travailler dans des conditions sereines ; elle instaure un climat délétère dans les salles de classe. Il est urgent d'y remédier !

Selon les chiffres donnés par le journal Le Parisien, 442 incidents graves ont été recensés en 2017. Cela va de l'insulte aux coups ; dans 80 % des cas, il s'agit de violences verbales, mais ces dernières ne doivent en aucun cas être minimisées. À l'époque, monsieur le ministre, vous aviez réagi avec force en affirmant qu'il fallait sanctionner sévèrement les auteurs de ces actes.

Pourtant, le hashtag « pas de vague » a révélé que non seulement les chiffres diffusés par la presse étaient largement sous-estimés, mais que de surcroît beaucoup d'actes très graves étaient passés sous silence, y compris par les chefs d'établissement, afin de maintenir une certaine illusion de calme ou de bonne réputation de ces endroits. On ne peut donc qu'estimer désolant que ce projet de loi ne propose rien pour sanctionner sévèrement les violences commises à l'égard du personnel des établissements scolaires.

Soutenir les enseignants dans ces moments difficiles est primordial pour établir cette relation de confiance que vous appelez de vos voeux.

L'actualité vient encore, malheureusement, nous montrer l'urgence de traiter ce sujet. J'ai déjà mentionné dans cet hémicycle l'exemple d'un adolescent de 15 ans dont le père a roué de coups un enseignant, et qui pose tellement de problèmes dans son lycée que plusieurs élèves ont déjà quitté l'établissement pour cette raison. Sa punition ? Deux jours d'exclusion. C'est totalement inadapté.

Il faut changer de façon de faire, et vite. Je propose donc de punir d'une amende les élèves – ou leurs responsables légaux – qui se rendent coupables d'injures ou d'agressions verbales à l'encontre des professeurs. La punition par l'argent n'est pas la première à laquelle on a envie de recourir, mais elle marquerait les élèves et pourrait les faire un peu réfléchir.

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