Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Vous entendez, monsieur le ministre, abaisser à 3 ans l'âge de l'instruction obligatoire. Pour quels effets ? D'ores et déjà, en l'absence d'obligation légale, 97 % des enfants de cet âge vont à l'école, et cette proportion atteint presque 100 % chez les 4 ans.

Si l'on peut admettre la portée symbolique d'une telle obligation, on doit aussi en mesurer les conséquences pratiques. Par exemple, comment assurer la prise en charge des enfants qui ne sont pas encore propres ? Surtout, il convient de prendre en compte l'intérêt de l'enfant lui-même. À 3 ans, les enfants peuvent être fatigués, auquel cas certains parents préfèrent, l'après-midi, les garder à la maison pour une sieste plus longue.

La coercition que vous voulez imposer ici montre que vous ne faites pas confiance aux parents. À l'heure du grand débat, je vous invite à une plus grande écoute de certaines vérités de bon sens. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. À cet égard, il serait bon de respecter la liberté de choix des parents et de vous fier à leur discernement, à la connaissance qu'ils ont des besoins physiologiques de leurs tout petits.

Alors que vous voulez donner plus d'autonomie aux établissements et faciliter des expérimentations en matière d'organisation du temps scolaire, j'ai du mal à comprendre la cohérence de cette rigidité qui, en même temps, impose, de façon uniforme et systématique, la présence des tout petits à l'école. Concrètement, puisque la règle, très stricte, se réfère à l'année civile, des enfants de 2 ans et demi seront mélangés avec d'autres de 3 ans et demi, alors que la différence est considérable à cet âge. Une entrée progressive, pour les enfants nés en fin d'année civile, devrait être permise.

L'entrée à l'école des tout petits, monsieur le ministre, doit être une réussite, et cela passe par une adaptation. Celle-ci, d'ailleurs, n'est pas contradictoire avec l'assiduité, du moment qu'elle est régulière. Si nous voulons une école de la confiance, mes chers collègues, considérons l'intérêt des enfants.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.