Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du jeudi 14 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Après l'article 5 quater

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je comprends les impatiences dès lors qu'elles sont légitimes. Je comprends celle des collectifs AESH comme celle des familles d'élèves en situation de handicap. Je prends le sujet suffisamment au sérieux, et je ne peux pas laisser dire que nos accomplissements sont de petite taille.

Sitôt qu'une nouveauté apparaît, des questions surgissent, ce qui est tout à fait légitime. Il y a toujours des inquiétudes, telles celles suscitées par les pôles inclusifs d'accompagnement localisé. Je tiens à rappeler que ces pôles ont été conçus expérimentalement dès cette année grâce à des comparaisons internationales qui ont permis de constater que certains pays réussissent en s'organisant ainsi. L'Italie et le Danemark, par exemple, réussissent mieux que nous en la matière, non parce qu'ils y consacrent davantage de moyens, mais parce qu'ils sont mieux organisés, de façon pragmatique, sur le terrain.

Pour autant, proposer l'instauration de PIAL ne signifie pas que nous les généraliserons demain de façon uniforme. Cette disposition – comme d'autres du présent projet de loi – est une boîte à outils, qui doit nous permettre d'élaborer des solutions concrètes là où elles sont appropriées.

Une seconde inquiétude résulte de la nouveauté. On se dit – je l'ai bien entendu – : « N'est-ce pas là un moyen de ne pas y consacrer davantage de moyens ? N'est-ce pas un moyen de réaliser des économies sur le dos des élèves en situation de handicap ? » En réponse, je tiens à citer quelques chiffres.

Ils sont connus. Ne faisons pas comme s'ils ne l'étaient pas, ils le sont – et l'instauration d'une commission d'enquête sur le métier d'accompagnant d'élèves en situation de handicap me fait très plaisir, car elle permettra d'obtenir un effet de vérité. Nous créerons à la rentrée prochaine 12 400 postes d'AESH, qui se substitueront aux contrats aidés. En 2020, nous aurons réussi à généraliser les postes d'AESH, faisant disparaître les contrats aidés. Les sommes consacrées au handicap dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019 représentent 2,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 45 % depuis 2016. Ces chiffres sont considérables !

Certes, on peut toujours s'efforcer de dépeindre les choses en gris pour telle ou telle motivation, mais si on aime la vérité, alors il faut regarder ces chiffres en face. Des efforts considérables sont consentis. Sur ce sujet comme sur d'autres, on ne rend pas service aux personnes concernées en cultivant un état d'esprit de polémique ou de pessimisme.

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