Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 14 février 2019 à 22h00
Pour une école de la confiance — Avant l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Cet amendement vise à interdire l'utilisation des données biométriques des élèves dans les établissements scolaires.

Sous les apparences de la modernité, une dérive sécuritaire consiste à utiliser de plus en plus les données biométriques, soi-disant pour garantir des systèmes plus fiables et plus rapides. Cependant, une telle utilisation sans véritable justification est dangereuse pour les libertés publiques. Les élèves sont fichés dès leur plus jeune âge et habitués à une vérification intrusive de leur identité. De tels systèmes sont coûteux et représentent à coup sûr une manne financière profitant surtout aux entreprises privées.

Les systèmes de pointage des inscrits à la cantine scolaire via des badges individuels fonctionnent très bien, sont bien moins coûteux et tout aussi fiables que les systèmes fondés sur les données biométriques. Les élèves sont ainsi responsabilisés, puisqu'ils doivent veiller à conserver leur badge et à le présenter le matin lorsqu'un tel système existe.

Nous avons appris qu'une expérimentation de reconnaissance faciale pourrait être menée aux lycées Les Eucalyptus de Nice et Ampère de Marseille pour vérifier l'identité des élèves à l'entrée des bâtiments. Il s'agit à nos yeux d'une manière pernicieuse de pallier le manque de personnels éducatifs en confiant la surveillance à des machines. Cette méthode pédagogique n'est ni appréciable, ni appréciée.

Par ailleurs, la constitution d'un fichier biométrique des élèves pose la question de la cybersécurité des données ainsi récoltées. Il est dangereux et inutile de collecter et d'utiliser de telles données : il serait donc préférable de s'en abstenir. Notre amendement vise donc à empêcher cette dérive sécuritaire.

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