Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Madame la rapporteure, l'amendement précédent n'instaurait en rien une obligation, Paul Molac l'a dit. L'administration devait certes proposer une initiation, mais il n'y avait aucune obligation pour les parents de retenir cette possibilité.

Monsieur le ministre, j'ai tout à fait apprécié les propos que vous venez de tenir. Vous l'avez parfaitement dit : naguère, on apprenait la langue régionale dans la famille, pas à l'école. Je fais partie de cette génération, mais il est vrai que cela n'existe plus dans bien des familles et qu'on apprend maintenant la langue régionale à l'école. La place de celle-ci en est d'autant plus importante, et encore plus dans certaines régions où la langue n'est pas adossée à une grande langue européenne comme le sont l'alsacien ou le catalan. Pour nous, Bretons, nos voisins sont lointains – entre autres les Gallois – , même si les relations sont tout de même relativement étroites. Vous avez évoqué le latin, mais le breton n'est pas une langue latine. Il n'en a pas moins imprégné très largement la langue française, vous le savez bien.

J'en viens à l'amendement no 81 . Je trouve qu'il y a des choses très intéressantes dans votre réforme du bac, mais jusqu'alors le candidat pouvait choisir de passer l'épreuve de langue régionale sans que celle-ci soit en concurrence avec une langue étrangère, c'est-à-dire présenter deux langues étrangères plus une langue régionale. C'était très bien. Vous insistez sur le fait que les jeunes Français devront désormais maîtriser deux langues étrangères, j'y adhère. Mais, sauf précision contraire de votre part, il semble qu'ils ne pourront plus y adjoindre la langue régionale. Les élèves seront alors confrontés à un choix cornélien : deux langues étrangères, ou une seule plus la langue régionale.

Les gens qui choisissent une langue régionale veulent donner toutes leurs chances à leurs enfants. Ils savent parfaitement qu'apprendre plusieurs langues étrangères y contribue. Il ne faut pas créer de contradiction entre l'apprentissage de la seconde langue étrangère et celui de la langue régionale. Je souhaite donc, monsieur le ministre, que la réforme du bac et tout ce qui y est lié, comme Parcoursup, maintiennent la possibilité offerte aux jeunes et à leurs familles d'apprendre deux langues étrangères plus la langue régionale de leur choix.

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