Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Il porte sur le même sujet que les précédents, mais l'aborde sous un angle différent. On sait l'importance de la période comprise entre 3 et 6 ans en matière d'acquisition du vocabulaire et du langage. On sait également que ce qui n'a pas été acquis alors est difficile à acquérir ensuite.

Monsieur le ministre, notre collègue Huguette Bello appelle votre attention sur la réalité des écoles maternelles à La Réunion, où le français n'est pas la langue maternelle de la plupart des enfants. En effet, 95 % de la population de La Réunion est créolophone. Très souvent, les enfants entrant à l'école maternelle ne parlent que le créole. Si – comme il arrive – l'enseignant ne le maîtrise pas et ne comprend pas ses jeunes élèves, l'école elle-même produit l'échec scolaire et contrarie le processus cognitif.

L'amendement vise à prendre en compte cette réalité linguistique, en faisant en sorte que les premiers apprentissages soient fondés sur le vécu et la langue des enfants. Notre collègue propose de mettre fin au contresens pédagogique qui prévaut outremer, où ce sont les jeunes enfants qui doivent s'adapter à leurs enseignants si ceux-ci ne parlent pas leur langue.

Il s'agit d'une condition essentielle pour éviter que l'entrée à l'école maternelle ne suscite immédiatement des difficultés, ainsi que la méfiance des familles envers l'institution scolaire.

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