Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 6

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je ferai le point un peu longuement sur la situation de La Réunion et de Mayotte. L'article L. 312-10 du code de l'éducation relatif à l'enseignement des langues et cultures régionales dispose : « Cet enseignement peut être dispensé tout au long de la scolarité selon des modalités définies par voie de convention entre l'État et les collectivités territoriales où ces langues sont en usage ».

En outre, il prévoit la possibilité d'un enseignement bilingue en langue française et en langue régionale. Nous avons abordé ce sujet dans le cadre des assises de l'école maternelle.

Depuis plusieurs années, nous menons – à La Réunion comme dans d'autres territoires d'outremer – un travail sur le créole. Le cadre juridique en vigueur permet tout à fait d'atteindre l'objectif pédagogique visé, dont chacun sait qu'il est complexe, en raison de la proximité du créole avec la langue française et des particularités pédagogiques qui en découlent. Nous disposons donc du cadre juridique permettant d'aller dans le sens indiqué par Mme Bello.

S'agissant des langues régionales parlées à Mayotte – le shimaoré et le kibushi – , nous sommes très attachés à leur vitalité. À l'heure actuelle, cinq langues ou groupes de langues parlées outremer font l'objet d'un enseignement de langues et de cultures régionales de l'école primaire au lycée : le créole, le tahitien, les langues mélanésiennes, le wallisien et le futunien.

Cela n'empêche pas la promotion des autres langues régionales. J'ai évoqué tout à l'heure les langues amérindiennes parlées en Guyane. On peut en dira autant du shimaoré et du kibushi.

Les ajouter à la liste des langues faisant l'objet d'un enseignement de langues et cultures régionales ne semble pas adapté. Il faut plutôt mener une politique locale d'approfondissement de ce qui a été engagé.

Dans le contexte plurilingue de Mayotte, les langues shimaoré et kibushi sont d'ores et déjà bien reconnues. Il en sera tenu compte davantage encore dans le cadre de la politique menée par le rectorat de Mayotte. Comme vous le savez, mesdames, messieurs les députés, le présent projet de loi prévoit d'élever le vice-rectorat de Mayotte au rang de rectorat, ce qui permettra notamment de muscler la politique linguistique qui y est menée.

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