Intervention de Mansour Kamardine

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 7 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Monsieur le ministre, le patrimoine immatériel de Mayotte est magnifique. Il concourt à la richesse culturelle de la France et à son rayonnement international, en particulier dans le sud-ouest de l'océan Indien. Il est, avec le patrimoine immatériel de chacun des outre-mer, un élément constitutif d'une exception française, de sa grandeur, de sa vocation universelle. Il participe au dialogue des cultures et nous met, nous Français, parce que présents dans les trois océans, en résonance avec l'ensemble de l'humanité. Avec ses outre-mer, la France est un archipel culturel de dimension mondiale. Nous faisons vivre, avec nos outre-mer, les valeurs universelles de notre texte républicain le plus sacré, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

À Mayotte, ce patrimoine immatériel n'est pas un folklore, car il est vivant. Il est composé de nombreuses danses et chansons, de modes vestimentaires et de deux langues, le shimahorais et le kibouchi. Si nous souhaitons que ce patrimoine immatériel soit présenté à l'UNESCO pour être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, et que le shimahorais et le kibouchi soient reconnus officiellement en France comme des langues régionales, nous souhaitons également que ces langues contribuent à faire vivre les valeurs de la République en France, dans la France de l'océan Indien, singulièrement à Mayotte.

La vocation la plus fondamentale de l'éducation nationale, sa raison d'être, est de créer les conditions de l'égalité des chances. Or, nous savons tous ici que l'intégration des langues maternelles au système éducatif est l'une des clés de la réussite scolaire de nos enfants. Nous devons faire vivre l'égalité des chances à Mayotte, c'est pourquoi j'appelle tout particulièrement votre attention sur la nécessité d'aller bien au-delà de la production d'un rapport évoquant la structuration et la promotion des langues régionales dans le système éducatif, notamment à Mayotte. Il me semble en effet tout à fait nécessaire que, dans la perspective de la rentrée de septembre 2019, vos services élaborent une stratégie détaillée s'appuyant sur les langues maternelles à Mayotte, en prenant clairement en compte la maîtrise des langues locales dans la politique de recrutement du rectorat. Si cette maîtrise n'a bien évidemment pas vocation à être considérée comme une obligation, elle est utile et doit être considérée comme un plus. Au bénéfice de ces observations, le groupe Les Républicains, que j'ai l'honneur de représenter, votera l'article 7 bis.

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