Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 9

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Il est frappant de constater à quel point, aussi bien en commission que dans cet hémicycle, on peut s'intéresser à des aspects du texte qui, même s'ils sont importants, restent secondaires par rapport aux enjeux principaux. Il me semble donc utile de remettre en perspective le caractère tout à fait inédit de l'article 9, afin que nous ne perdions pas de vue la forêt à cause d'un seul arbre.

La France est le seul grand pays moderne à être dépourvu d'un dispositif d'évaluation objectivée de ses écoles et établissements. Ceux qui connaissent le sujet le reconnaissent, et cela fait très longtemps que ce problème est signalé, y compris par des institutions internationales comme l'OCDE. Aucun organisme existant _ je dis bien : aucun _ ne remplit cette fonction.

La loi de 2013 a tenté d'apporter une réponse à ce problème en créant le CNESCO. Celui-ci, comme je l'ai déjà dit des dizaines de fois, est une institution intéressante, qui a accompli un travail que l'on doit saluer et emprunté, au fil des années, une voie intéressante, mais qui ne remplit pas cet objectif. Autrement dit, au moment où nous parlons, la France ne dispose toujours pas d'un organisme permettant d'évaluer les écoles et les établissements.

La Cour des comptes exprime ce que je viens de dire dans des termes infiniment plus sévères que les miens. C'est pour cela que je suis parfois étonné par la doxa que professent certains, comme s'il n'y avait pas de problème. Il y en a bel et bien un : le CNESCO a rempli une fonction, mais pas celle dont toutes les études nationales et internationales soulignent le manque.

L'article 9 vise à créer, pour la première fois en France, ce dont nous avons besoin et dont l'idée a été, par le passé, défendue aussi bien par la gauche que par la droite sans jamais être réalisée : une évaluation réelle des écoles, des collèges et des lycées, dans un esprit que j'ai indiqué, dans l'hémicycle, à l'occasion des questions au Gouvernement : il s'agira d'une évaluation non dramatisée, qui devra être un levier de réussite pour le système éducatif.

Lorsque, personnellement, nous avons des problèmes de santé, nous sommes bien contents qu'un médecin pose un diagnostic. Personne n'imagine que le diagnostic dramatisera la situation et posera un problème, mais nous sommes heureux de partir d'un constat pour espérer une amélioration. Les choses ne sont pas très différentes en la matière : nous avons besoin d'évaluation pour savoir où nous en sommes et pour avancer. C'est cette philosophie qui motive la rédaction de l'article 9.

Je ne voudrais pas que nos débats se focalisent sur le CNESCO car, même si cette question est importante, elle n'est pas au coeur des enjeux. Comme je l'ai déjà dit, nous créerons une chaire au CNAM _ le travail préparatoire est fait. Monsieur Reiss, je suis heureux que vous connaissiez le détail de chaque réunion annulée au ministère : cela montre que la communication fonctionne bien entre les acteurs, …

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