Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 9

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

J'en viens à la question vraiment importante : celle du système d'évaluation. Celui-ci repose sur l'autoévaluation. Nous voulons en effet un système dans lequel les écoles, les collèges et les lycées puissent s'autoévaluer. Cette démarche très importante permettra aux acteurs de se saisir eux-mêmes des enjeux et d'en identifier les principaux, que nous avons vu s'exprimer au cours de nos débats. Ils peuvent être de nature pédagogique _ nous avons beaucoup parlé de la façon d'ancrer les savoirs fondamentaux chez les élèves et de leur faire faire des progrès réels durant leur parcours à l'école, au collège et au lycée _ mais aussi de nature éducative, ou encore liés au climat scolaire dont Mme Danièle Obono parlait voilà un instant. Je ne suis, du reste, pas en désaccord sur le fond avec plusieurs des thèmes qu'elle a abordés, mais il convient, une fois encore, d'éviter l'inflation législative.

La question du climat scolaire, si importante lorsqu'il est question, par exemple, de la lutte contre le harcèlement, doit être au coeur des évaluations auxquelles procèdent les établissements. L'autoévaluation doit en effet permettre aux communautés éducatives de se saisir des problématiques et de réaliser, en interne, un premier bilan en la matière. Cela peut s'appliquer dans bien des domaines. Pour ce qui est du sport, par exemple, puisque nous avons insisté aujourd'hui sur ce point, il est important qu'il y ait une évaluation de la politique sportive d'un établissement.

L'autoévaluation joue donc un rôle technique et psychologique essentiel. Elle sera complétée par une évaluation réalisée par des équipes constituées majoritairement de membres des corps d'inspection.

Je rappelle que nous procédons en même temps à une réforme des corps d'inspection de l'éducation nationale, avec la fusion de l'inspection générale de l'éducation nationale et de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, auxquelles s'ajoutent l'inspection générale des bibliothèques et l'inspection générale de la jeunesse et des sports. Cette grande fusion est aussi une innovation très importante, car elle permet de disposer d'un grand corps d'inspection interministérielle qui assurera une plus grande pluridisciplinarité.

Dans ce contexte, un travail d'équipe sera effectué pour chaque école, chaque collège, et chaque lycée postérieurement à l'autoévaluation. Cette évaluation est destinée à aider l'établissement à formuler son projet éducatif. Elle servira aussi à responsabiliser l'institution, autrement dit le rectorat, dans l'appui apporté à chaque école, collège ou lycée pour l'accomplissement de son projet éducatif. Une évaluation sera prévue à un horizon de cinq ans pour constater les progrès accomplis.

Cette description aussi brève que possible voulait montrer qu'il doit s'agir d'une évaluation levier, positive, constructive et collective. Cette évolution était, me semble-t-il, désirée précédemment, mais aucune institution n'avait pu la réaliser. De fait, sans revenir sur le CNESCO, on voit bien que ce n'est pas à cela que celui-ci sert aujourd'hui, même s'il fait d'autres choses intéressantes.

Nous allons vers une instance d'évaluation objectivante qui pourra être une instance « faîtière », comme cela a été dit mercredi dernier lors des questions au Gouvernement. Elle pourra s'appuyer sur ce que sont aujourd'hui les inspections générales et sur la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère _ DEPP _, ce qui lui permettra de bénéficier d'une qualité technique tout en ayant une vision et une stratégie pour tout ce qui a trait à l'évaluation du ministère de l'éducation nationale.

L'article 9 est donc très important parce qu'il fera levier pour permettre au système éducatif les progrès dont nous avons besoin.

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