Intervention de Stéphane François

Réunion du mercredi 30 janvier 2019 à 11h55
Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en france

Stéphane François :

L'un des radicaux devenu un cadre important du Rassemblement national, et qui avait la volonté claire de se ranger est Philippe Vardon – et, après son départ, les identitaires, qu'il contrôlait très bien, ont commencé à se radicaliser. Il faut prendre en considération le fait que, la quarantaine venue, un radical qui a famille et enfants doit se caser. Généralement, sa carrière professionnelle est grillée ; il lui faut rentrer dans le rang. Cette évolution n'est pas nouvelle : à une certaine époque, le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) était une lessiveuse de militants d'Ordre nouveau et d'Occident, qui sont devenus d'excellents démocrates par la suite, voire des libéraux, alors qu'ils avaient été néofascistes. Le fait que certains radicaux entrent dans un parti et soient élus du peuple les oblige à édulcorer leurs propos. Il ne faut pas négliger cet aspect des choses. Si l'on stigmatise quelqu'un pour toujours, on favorise le même processus que dans le cas des sectes : on crée un contre-groupe qui s'enferme sur lui-même en se disant : « Puisque l'on nous considère comme forcément mauvais, nous ne pourrons jamais nous réhabiliter, autant se faire plaisir ». C'est l'essence du phénomène sectaire : « Nous contre eux ». Il faut tenir compte de cet aspect psychologique.

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