Intervention de Camille Bourgeon

Réunion du jeudi 7 février 2019 à 9h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Camille Bourgeon, fonctionnaire technique à la division de l'environnement marin de l'Organisation maritime internationale (OMI) :

On voit bien quel est le défi technique et logistique en matière d'approvisionnement en soute partout dans le monde et la nécessité de gérer la question au niveau international.

Mme Battistel nous demande comment accélérer la transition vers l'hydrogène. Il ne faut pas trop se projeter sur un mix énergétique avec demain un seul combustible. On ne passe pas du fioul lourd à l'hydrogène. Aujourd'hui, le shipping, c'est 85 % de fioul lourd et 15 % de distillat. Mais demain, ce qui est sûr c'est que le mix énergétique du transport maritime sera beaucoup plus diversifié. Voilà le défi. Comme le disait à l'instant M. Thomas, que vous alliez à Mombasa, à New York ou à Shanghai, vous trouvez le même combustible stable. Comment faire demain avec un mix énergétique plus diversifié ? On parle de l'hydrogène, mais aussi des biocarburants, de l'ammoniac comme vecteur d'énergie, des piles à combustible et des packs de batteries pour la navigation domestique. Comme l'a indiqué M. Brulé, dans le cadre des normes techniques de l'OMI, notamment du code IGF, il est possible d'immatriculer et de faire naviguer des navires avec des carburants alternatifs. Il faut également noter que la stratégie de l'OMI a représenté un signal important pour le secteur. Vous avez peut-être entendu parler du danois Maersk, le premier armateur de porte-conteneurs du monde, qui a annoncé, au mois de décembre dernier, viser la neutralité carbone en 2050. Ce n'est pas rien quand cela vient du premier acteur du secteur. Il s'est engagé également dans l'innovation et la recherche pour atteindre cet objectif. Outre le volontarisme des acteurs privés, il ne faut pas oublier celui des États. Je ne ferai pas ici l'incitation des mesures locales, ce qui serait mal vu de la part du secrétariat de l'OMI, mais les États peuvent, via la commande publique ou des encouragements à des programmes de recherche, accompagner cette transition. Par exemple, l'Allemagne a annoncé, au mois de décembre dernier, le lancement d'un programme de recherche de 45 millions d'euros pour un moteur marin zéro émission.

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