Intervention de Victorien Erussard

Réunion du jeudi 7 février 2019 à 9h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Victorien Erussard, fondateur et capitaine d'Energy Observer :

Il ne faut pas voir l'hydrogène comme un carburant dangereux. On parle souvent d'explosion, ce qui fait peur. Pour ma part, j'ai déjà parcouru 10 000 milles avec ce navire, j'ai emmené mes enfants en bas âge, je suis allé dans plus de quatorze pays, j'ai navigué dans des conditions difficiles, j'ai souvent subi des coups de vents, mais jamais je ne me suis senti en danger.

Des problèmes de reconversion des marins vont se poser. En effet, les mécaniciens vont devoir devenir à moyen terme des électriciens. Il faudra donc anticiper leur formation.

J'ai travaillé avec Marc Van Peteghem, un architecte naval incroyable qui a dessiné tous les bateaux vainqueurs de la Route du Rhum – pour ma part, j'ai fait la Route du Rhum en 2006 – et qui a mis au point des ailes rigides intelligentes. J'ai essayé l'aile de kite, mais je n'ai pas réussi. Beyond the Sea, l'allemand SkySails et Airbus font également des essais. Mon bateau n'est pas adapté, mais peut-être cette technologie se développera-t-elle un jour. Pour essayer de viser l'autonomie énergétique à des vitesses intéressantes en ce qui concerne la navigation de plaisance – je ne crois pas du tout à l'autonomie énergétique pour le transport maritime – j'ai trouvé plus opportun de tester la mixité énergétique, notamment en intégrant cette technologie ancestrale qu'est est voile. Mais je n'ai pas envie de parler de voile, sinon on va dire que je reviens en arrière… J'ai installé deux ailes d'avion de treize mètres de haut sur mon bateau – cela fait un an qu'on travaille avec le groupe CNIM et le cabinet VPLP. On part en Europe du Nord avec ces ailes qui sont intelligentes et arisables. Elles n'ont pas de gréement dormant, elles sont relatives à 360 degrés, elles peuvent s'affaler intégralement et elles sont asservies, c'est-à-dire que de mon poste de pilotage il me suffit de tourner une petite molette pour que les ailes se règlent automatiquement. On veut même intégrer des panneaux photovoltaïques sur ces ailes à partir du chantier prochain. Il est possible d'intégrer ces ailes sur les gros navires de commerce pour réduire, paraît-il, de 12 à 42 % les consommations énergétiques.

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