Intervention de Patrick Gandil

Réunion du jeudi 7 février 2019 à 11h05
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Patrick Gandil, directeur général de l'aviation civile :

Ce que j'ai entendu sur le financement du transport aérien est excessif. Mettre en évidence comme aides à l'infrastructure les quelques aides de collectivités locales à de petits aéroports, c'est méconnaître tous les grands aéroports, qui sont entièrement payés par le transport aérien. Il n'en va pas du tout de même dans le ferroviaire, où les investissements se sont retrouvés dans la dette ferroviaire qui se chiffre en milliards et est un problème budgétaire majeur. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas le faire, ce n'est pas mon propos ni ma responsabilité, mais il faut regarder les choses de façon équilibrée. Les constructions de lignes TGV ne sont pas non plus neutres en matière de carbone. Il faut tout regarder. Les dépenses de sûreté, contre le terrorisme, sont considérables dans l'aviation, environ un milliard d'euros par an ; l'équivalent ne se retrouve pas dans les autres modes, et c'est entièrement acquitté, en France, par le transport aérien.

Quant aux lignes aidées d'aménagement du territoire, les lignes de désenclavement – Aurillac, Rodez, Castres… – représentent à peu près 5 millions par an. Nous espérons l'augmenter un peu car nous sommes très étriqués mais c'est cet ordre de grandeur là. Le reste de l'enveloppe concerne la Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, si je ne m'abuse, Wallis, et la desserte internationale de Strasbourg en raison du Parlement européen. Ce genre de service est absolument vital pour une partie des petites préfectures du sud de la France, notamment du Massif central, qui sont loin de Paris, et ne coûte pas très cher.

Je ne dis pas cela pour nier que le transport aérien bénéficie d'un certain nombre d'avantages fiscaux, mais chaque mode est aujourd'hui dans un type d'équilibre économique, et la question n'est pas de savoir s'il existe une équité entre les modes – je ne sais pas ce que cela veut dire – mais si nous voulons changer ces paramètres économiques pour réduire le nombre de passagers aériens, ce qui n'est pas sans conséquences. Et ce sont ces conséquences qu'il faut apprécier.

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