Intervention de Valérie Bazin-Malgras

Réunion du mercredi 23 janvier 2019 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Bazin-Malgras :

Les mesures contenues dans ce texte vont, pour la plupart, dans le bon sens. La plus importante d'entre elles, l'abaissement de l'âge de la scolarité obligatoire à 3 ans, permet un allongement de la scolarité, et surtout du tronc commun. Différentes études en sciences de l'éducation ont montré que plus ce dernier est long, plus l'égalité des chances est renforcée. On sait aussi, grâce aux neurosciences, que les premières années sont décisives pour la réussite scolaire. Cette mesure constitue une avancée même si, de facto, 98 % des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés. Elle pose aussi la question des contenus en maternelle, qui ne sont pas traités dans le texte. Peut-on envisager, monsieur le ministre, un apprentissage de l'écriture et de la lecture dès cet âge ?

Une telle évolution suscite néanmoins des inquiétudes, dans la mesure où la France deviendrait, avec la Hongrie, le seul pays à proposer la scolarité obligatoire à l'âge de 3 ans, alors qu'une forte majorité de pays ont opté pour l'âge de 6 ans et qu'en Estonie et en Finlande, au troisième et au cinquième rang des classements PISA, la scolarité n'est obligatoire qu'à partir de 7 ans. Que pouvez-vous dire, monsieur le ministre, pour mettre fin à ces inquiétudes ?

Le projet de loi prévoit la mise en place d'un nouveau conseil d'évaluation de l'école, qui intégrera en partie les attributions du CNESCO. D'aucuns expriment leur crainte de voir ce nouveau conseil placé au sein même de votre ministère et préféreraient une évaluation nationale et indépendante. Dans l'étude d'impact, vous répondez en partie à ces inquiétudes. Pourriez-vous développer cette réponse ?

Je tiens à saluer la qualité du dialogue que nous avons pu avoir et souhaite que nous puissions poursuivre sur ce mode. Je regrette que ce texte ne traite pas du statut de directeur d'école. L'attente, chez les personnels de l'éducation nationale, est pourtant réelle, ainsi que j'ai pu le constater lors de la mission flash que j'ai menée avec Cécile Rilhac. Monsieur le ministre, entendez-vous prendre un décret dans ce domaine ? Au-delà, et dans la mesure où la matière est essentiellement réglementaire, proposerez-vous d'autres décrets qui élargiront encore cette réforme de l'école ?

Une autre question, pourtant essentielle, est absente du texte : le handicap. Ce sujet d'actualité, que nous évoquions ici-même ce matin, touche de très nombreuses familles. Pour créer une école de la confiance, il me semble indispensable que des avancées soient proposées en matière d'accueil des enfants en situation de handicap. Soutiendrez-vous de telles mesures, notamment lorsqu'elles seront proposées par voie d'amendement ?

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