Intervention de André Villiers

Réunion du mercredi 13 février 2019 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Villiers :

Madame la rapporteure, votre proposition de loi a le mérite de permettre de faire un point sur l'avancement programmé de cet important dossier. En tout cas, c'est ce que je veux y voir.

Vous avez indiqué que le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé au monde. Je vous rappelle qu'entre 1974 et 2015, pas moins de 9,5 millions de tonnes ont été répandues sur la planète.

Le débat européen sur le prolongement de la licence d'exploitation pour cinq ans a donné lieu à un feuilleton allemand très édifiant sur fond de rachat de Monsanto par Bayer, faisant naître un titan mondial de l'agrochimie. Je relève d'ailleurs au passage la position à géométrie variable de la Commission européenne qui avait donné son aval à ce rachat, en mars 2018, et qui vient de s'illustrer tristement dans un autre dossier, celui d'Alstom-Siemens. Mais ça, c'est l'Europe…

Comme l'a dit M. Antoine Herth, une mission d'information commune a été créée sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques. Cette mission, dont le rapporteur est notre collègue M. Didier Martin, a été chargée d'auditionner les associations, les fabricants, les agriculteurs, etc. J'ai noté, dans ce travail très documenté et très fourni, qu'une suggestion à effet immédiat avait été mise en avant, celle d'interdire l'utilisation du glyphosate pour la dessiccation – voilà un sujet dont il faudra sans doute débattre – qui est peut-être l'annonce d'une évolution plus rapide. J'ajoute que le chef de l'État a confié à M. Cédric Villani une mission d'expertise.

Si le principe de précaution doit prévaloir pour l'utilisation du glyphosate, c'est sans doute l'arbre qui cache la forêt : il y a lieu de s'interroger sur le recours à la chimie en agriculture.

En conclusion, nous sommes à la croisée des chemins. Prenons un peu de temps pour offrir à notre agriculture les voies et moyens d'avancer sur ces questions éminemment importantes, en rappelant deux éléments : d'abord le poids significatif de la France dans le domaine agricole à l'échelle de l'Europe, ensuite l'appétence grandissante des consommateurs pour les produits issus de l'agriculture, dans lesquels j'inclus évidemment les produits issus de l'agriculture biologique et ceux issus de l'agriculture dite raisonnée, tout cela correspondant évidemment à une demande sociétale importante.

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