Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du jeudi 21 février 2019 à 15h00
Interdiction du glyphosate — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Il est temps d'agir réellement. Assez de bavardages, de réunions interminables, de comités, de missions d'information, et j'en passe... C'est aujourd'hui qu'il faut trancher ! Lors de l'examen en commission de cette proposition de loi du groupe La France insoumise, plusieurs de nos collègues ont brandi l'agenda européen pour bloquer nos travaux ici. Comme le disait si bien le général de Gaulle, « on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l'Europe ! L'Europe ! L'Europe ! », mais cela n'aboutit à rien » – et vous le savez.

Dernièrement, l'Union européenne a décidé de renouveler l'autorisation d'utiliser le glyphosate jusqu'en 2022. Si nous n'agissons pas, de cinq ans en cinq ans, l'Europe continuera à faire couler le poison des pesticides de nos parlements jusqu'à nos champs. Nous le savons, les lobbys sont très puissants en Europe, surtout ceux de l'agrochimie tels que Bayer-Monsanto, l'entreprise qui produit et vend le glyphosate. Ces lobbys ont obtenu la prolongation de l'autorisation du glyphosate.

C'est à nous désormais de montrer l'exemple : la France, deuxième puissance européenne, doit interdire le glyphosate sur son territoire et l'importation des produits qui en contiennent. C'est à cette condition que nous créerons l'électrochoc nécessaire à l'interdiction réelle et définitive de ce pesticide en Europe. Soyons courageux, soyons la France qui éclaire l'Europe plutôt que celle qui est à la traîne et qui se couche devant les puissants !

Les lobbys ont une responsabilité morale dans le désastre qui vient, et ils ont déjà sur leurs épaules la responsabilité de l'empoisonnement de milliers d'Antillaises et d'Antillais par le chlordécone. À ce sujet, il y a quelques mois, Le Monde nous a appris que des Guadeloupéens avaient bu pendant deux mois de l'eau contaminée au chlordécone – un empoisonnement qui se poursuit. Pourtant, le 1er février, lors du grand débat national, le Président Emmanuel Macron a eu la bêtise de dire devant les élus d'outre-mer que le chlordécone n'est pas cancérigène – alors que toutes les études prouvent le contraire !

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