Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 21 février 2019 à 15h00
Interdiction du glyphosate — Discussion générale

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur Turquois, vous avez demandé qu'on fasse confiance aux filières agricoles. Or tous les plans de filière mis en place conformément aux préconisations des états généraux de l'alimentation, que vous avez lancés, et de la loi EGALIM, comportent, conformément à la demande du Président de la République, l'engagement de sortir de la dépendance aux produits phytopharmaceutiques, notamment au glyphosate. C'est comme cela que nous allons réussir : pas à coups de grandes phrases, de grandes envolées, mais par la pratique propre à chaque filière, parce que pratiquer une agriculture irriguée ou une agriculture de montagne sèche, ce n'est pas pareil, les grandes cultures céréalières ou l'arboriculture, ce n'est pas pareil. Il ne peut pas y avoir une seule réponse, parce qu'il n'y a pas qu'une agriculture en France.

Vous avez raison, monsieur Turquois, l'horizon 2021 est un objectif réaliste. Vous l'avez dit, nous sommes tous d'accord sur le fond, seules les méthodes divergent.

Vous avez évoqué le revenu des agriculteurs, monsieur le président Chassaigne. C'est précisément l'objet de la loi EGALIM et des négociations commerciales en cours. Vous avez cité Marx, je répondrai par un mot de Jaurès : « aller à l'idéal et comprendre le réel ». Je sais que vous comprenez le réel. Notre idéal, c'est de sortir du glyphosate ; le réel c'est de le faire de façon pragmatique, sans ralentir sur la ligne, et c'est ce que nous allons faire.

Vous proposez, monsieur Gomès, de remplacer le glyphosate par un autre produit, mais, si nous remplaçons une molécule chimique par une autre molécule chimique, nous n'aurons rien compris et nous aurons tout raté ! Ce qu'il faut changer ce sont les méthodes, et moi qui suis un militant forcené du bio-contrôle, je vous engage à regarder tout ce qui est fait dans ce domaine : vous vous apercevrez que, là aussi, les choses avancent vite.

Comme vous avez raison d'évoquer les DEPHY, monsieur Lavergne ! Comment peut-on dire qu'il ne se passe rien quand 3 000 fermes sont engagées dans la transition et n'utilisent plus de glyphosate ? L'objectif est de 30 000 fermes.

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