Intervention de Isabelle Valentin

Séance en hémicycle du jeudi 21 février 2019 à 15h00
Protéger la population des dangers de la malbouffe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

La France, pays de la gastronomie, est le pays du bon et du bien manger, ou disons plutôt qu'elle était ce pays. La célèbre baguette de pain, l'indétrônable pot-au-feu de fin gras du Mézenc, l'exceptionnelle lentille verte du Puy et son petit salé : chaque terroir a sa spécialité. La France est un pays de tradition culinaire, où manger est avant tout un plaisir. Un repas en famille ou entre amis est à la fois un moment de partage et de convivialité, mais il permet aussi de sensibiliser les plus jeunes au goût et à l'alimentation.

Malgré tout, qu'il semble lointain, le temps où nos mères ou nos grands-mères faisaient mijoter des bons petits plats à base de légumes du jardin et d'une viande ou d'un poisson du cru, qu'elles faisaient suivre d'un vrai fromage de pays, avec un bon pain de campagne ! Que ton aliment soit ton premier médicament, recommandait déjà Hippocrate en conseillant l'absorption d'une décoction d'orge en cas d'état fébrile. ll fut l'un des premiers médecins à s'intéresser à la nutrition comme élément important pour la santé.

Phénomène pervers, la malbouffe procure des plaisirs immédiats, alors qu'à long terme, elle perturbe notre santé. Elle est le fléau des XXe et XXIe siècles. Cela s'explique d'une part par le changement de mode de vie, le développement de la société de consommation, de la restauration rapide, de la restauration collective, avec des pratiques alimentaires qui ont profondément évolué, et d'autre part par des importations massives de denrées alimentaires non soumises aux normes françaises et présentes partout dans notre quotidien – je pense aussi bien à la viande qu'aux légumes ou aux céréales.

Le constat est accablant. Aujourd'hui, on compte, en France, 8 millions de personnes en surpoids, plus de 500 000 insuffisants cardiaques, 10 millions de personnes hypertendues, plus de 2 millions de diabétiques, et 25 % des cancers sont liés à une mauvaise alimentation. Pendant des années, les médecins et les infirmières ont tiré la sonnette d'alarme, car de plus en plus d'enfants développent un diabète ou une hypertension artérielle. Ils sont également nombreux à être tout simplement en mauvaise condition physique. Mais le débat ne concerne pas seulement le poids, la taille ou l'indice de masse corporelle ; il s'agit avant tout de la santé et du mode de vie que nous voulons pour nos enfants.

De nombreux aliments que l'on trouve sur notre table sont transformés, avec des conséquences désastreuses sur notre santé. Bien manger, c'est manger sain. Les spécialistes accusent la nourriture industrielle : ils considèrent qu'elle est trop grasse, trop sucrée, trop salée et trop pauvre en fruits et légumes frais.

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