Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Confiscation d'une oeuvre d'un artiste graffeur

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Monsieur Ruffin, je vous ai écouté avec attention et j'ai eu quelque mal à comprendre votre question. C'est que, vous avez raison, je ne suis pas ministre de l'intelligence mais, selon vous, celui de la police et de la communication. Du reste, je ne suis peut-être pas le seul à ne pas avoir bien compris.

Vous évoquez les parcours des uns et des autres. De ce point de vue, je suis parfaitement à l'aise : il se trouve que, ayant quitté le lycée en première, à l'âge de 16 ans, j'ai passé mon baccalauréat en candidat libre. J'ai eu la chance de l'obtenir, au rattrapage, puis de faire quelques études. J'ai travaillé comme ouvrier, j'ai travaillé dans le monde agricole, j'ai travaillé comme serveur dans un bar – j'ignore dans quelle catégorie socio-professionnelle vous rangez cette dernière activité. J'ai connu le chômage et j'ai dû « pointer » pendant quelque temps – j'ai connu cette difficulté-là. Et mon parcours de vie, mon engagement professionnel, mon engagement politique m'ont conduit, comme vous et avec la même légitimité que vous – et j'apprécierais que vous l'accordiez à vos collègues également – , à devenir député de la nation. Et j'en suis fier.

J'ai toujours défendu mes idées en fonction de mon parcours et sans avoir besoin de caricaturer mes adversaires politiques, au point d'ailleurs que, lors de certaines élections régionales, j'ai retiré ma liste pour faire gagner celle du parti Les Républicains contre celle du Front national. Nos parcours individuels font nos différences et ces différences font notre richesse. Ainsi, je pense que vous êtes utile, ici, à l'Assemblée, pour défendre les idées de ceux que vous représentez. Souffrez, par conséquent, que d'autres, avec des parcours différents, aient au moins la même légitimité que vous, celle d'avoir été élus, et puissent avoir un discours différent du vôtre.

Voilà ce que j'entendais vous préciser, monsieur le député. Ne cherchez jamais à caricaturer. Si vous voulez me camper en ministre de la police, sachez que, là aussi, je pourrais en être fier. Je peux être fier de l'engagement de ces femmes et de ces hommes qui, au quotidien, de jour comme de nuit, répondent présent à chaque fois qu'on les appelle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.