Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Centre hospitalier de béthune-beuvry

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

J'ai participé vendredi dernier dans ma circonscription à un débat sur l'avenir de l'hôpital de Béthune-Beuvry au cours duquel j'ai pu échanger avec le personnel. Je souhaite donc appeler aujourd'hui votre attention sur la situation de cet établissement.

Après la fermeture il y a plusieurs mois du service de cardiologie, ce ne sont pas moins de 81,6 équivalents temps plein qui étaient directement menacés dans le récent plan de retour à l'équilibre, alors même que le centre hospitalier souffre d'un manque cruel de personnel. La direction de l'hôpital est finalement revenue sur son annonce à la suite de la mobilisation générale des élus et des professionnels sur le terrain, en maintenant néanmoins certaines suppressions de postes. À Lens, au coeur du bassin minier, c'est le service de pneumologie qui a fermé il y a plus d'un an, au détriment de la proximité des soins.

Face à cette situation, j'ai alerté il y a plusieurs semaines l'Agence régionale de santé – des Hauts-de-France et, à ce jour, aucune réponse ne m'est parvenue. Cette autorité administrative, absente lors du débat qui s'est tenu la semaine dernière, ne s'est pas impliquée comme elle aurait dû dans ce dossier. Je trouve ce comportement méprisant envers le personnel, les membres du conseil de surveillance de l'hôpital et les élus du territoire.

Le centre hospitalier béthunois, comme nombre d'hôpitaux publics, souffre de dysfonctionnements sévères, dans sa gouvernance ou dans son financement. Il en est ainsi du mécanisme de tarification à l'activité, dit T2A, qui a pour effet pervers une course à la rentabilité que ne devrait pas connaître la fonction publique hospitalière. La récente annonce de l'augmentation de 0,5 % des tarifs des actes et séjours hospitaliers ne permettra pas à elle seule de résoudre de manière durable le problème du financement de l'hôpital public – pour 2019, le déficit est évalué entre 850 millions et 1 milliard d'euros.

Alors que les déserts médicaux se multiplient dans notre pays, quelles mesures précises comptez-vous prendre pour améliorer le fonctionnement et le financement de nos hôpitaux, et plus particulièrement pour pérenniser l'ensemble des services du centre hospitalier de Béthune-Beuvry ainsi que la rénovation de son bloc opératoire ? Cet hôpital est situé au coeur d'un bassin de population dense dont les besoins sont importants. Le personnel est très investi mais aussi très inquiet du mutisme de l'ARS et donc de l'État face à sa situation. Il attend des réponses concrètes de votre part.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.