Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 15h00
Débat en vue du conseil européen des 21 et 22 mars 2019

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Si l'on repère les grands intellectuels par leur capacité à émettre des idées justes qui dépassent l'écume du présent, pour mieux décrire les lames de fond du temps long, alors Roland Leroy était de ceux-là. Ses propos sont d'une brûlante actualité, signe que l'Union européenne continue de s'accrocher à son dogme néolibéral. Avec lui, nous avons toujours plaidé pour une Europe sociale, pour une Europe démocratique, pacifique, et pour la défense de nos industries et de nos emplois. Nous avons toujours défendu le « produire en France ».

On nous répondait – et on nous répond encore – que la mondialisation est bénéfique, qu'elle porte en elle la liberté, que le marché tout puissant fait ruisseler les richesses, et que nous ne sommes que des nostalgiques de l'industrie française. Aujourd'hui, nos industries sont affaiblies, des milliers d'emplois sont détruits, et c'est l'Europe qui, par son impuissance complice, fait le lit des nationalismes et des populismes.

Le projet européen de paix et d'égalité, de solidarité et d'humanité, a été dévoyé par l'action de forces économiques, le pouvoir de la finance, des détenteurs des capitaux, qui se sont renforcés au fil des décennies, en rognant toujours plus sur les droits fondamentaux des citoyens. Elle fut incompétente pour donner la parole aux citoyens européens et pour faire vivre la démocratie. Son seul bilan est le sauvetage des banques qui, en remerciement, continuent leur fraude fiscale à des niveaux jamais vus !

Il faut en finir avec cette Europe de la compétition qui délocalise, qui met en concurrence les peuples et leurs modèles sociaux, qui taille en pièces les travailleurs pour réduire le coût du travail, et qui contraint les budgets des nations souveraines à l'austérité à perpétuité. Car on ne préside pas aux destinées des nations rassemblées contre l'intérêt des peuples.

Cette « gigantesque machine à fabriquer de la régression sociale », comme l'écrivait hier Ian Brossat, doit être dépassée, modifiée en profondeur. C'est tout le sens de l'action des députés communistes dans cet hémicycle. Changeons de cap, avant le naufrage !

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