Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 15h00
Débat en vue du conseil européen des 21 et 22 mars 2019

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Le Conseil européen peut, en fonction de l'actualité, se pencher sur d'autres questions de politique étrangère que celles prévues dans son ordre du jour. Je souhaite ainsi que soit ajoutée à son ordre du jour, madame la ministre, celle de la situation de l'Algérie et de ses conséquences en termes d'immigration, qui pourraient s'avérer catastrophiques.

Je voudrais citer Emmanuel Macron, qui vient de publier une tribune dans plusieurs organes de presse européens : « Fondée sur la réconciliation interne, l'Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d'appartenance si elle n'a pas des limites qu'elle protège. La frontière, c'est la liberté en sécurité. »

En 2015, selon les chiffres de l'armée algérienne, 1 500 personnes ont été arrêtées alors qu'elles tentaient de quitter le territoire algérien par la mer. En 2017, on en comptait 5 000 : ces chiffres sont donc en constante augmentation. Compte tenu des événements actuels, cette tendance ne peut que se renforcer.

La situation est tragique : un président invisible, un président fantôme, que, faute de s'être mis d'accord sur le nom de son successeur, on présente une nouvelle fois à l'élection.

Le soulèvement populaire qui a suivi l'annonce de cette candidature pourrait avoir des répercussions directes tant en France qu'en Europe.

Rappelons quelques chiffres : 900 000 binationaux et près de 3 millions de descendants d'Algériens vivent en France. En outre, plus de 10 millions d'Algériens ont un parent, proche ou éloigné, en France, et 40 % des Africains, toutes nationalités confondues, souhaitent émigrer vers la France.

Madame la ministre, qu'allez-vous proposer au prochain Conseil européen en vue de protéger nos frontières ? Le Président de la République a appelé de ses voeux la création d'une police des frontières commune, ainsi que d'un office européen de l'asile. Deux organisations européennes existent déjà dans ces domaines, Frontex et le Bureau européen d'appui en matière d'asile : face à une situation algérienne explosive, quelle est leur efficacité ?

Il est temps de prendre ces questions à bras-le-corps : qu'allez-vous donc proposer en la matière, madame la ministre ?

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