Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Monsieur le ministre, dans la circonscription de Calais et du Calaisis que je représente, la rentrée scolaire 2019 verra la plus profonde saignée pédagogique de son histoire récente, dans un territoire qui souffre et qui accumule de nombreuses difficultés économiques, sociales et culturelles, un territoire où les parents d'élèves avaient encore foi dans l'institution dont vous êtes le ministre et voyaient en l'école le dernier moyen d'ascension sociale et de réussite pour leurs enfants.

Vous nous aviez promis que la ruralité ne serait plus la variable d'ajustement de la carte scolaire. Dans le Calaisis, elle le sera plus que jamais et paiera un lourd tribut à votre politique éducative, avec une fermeture à Oye-Plage, une à Audruicq, une à Guemps et trois à Marck. Cette vague de fermetures dans la ruralité ne permettra pourtant pas de sauver des classes à Calais, puisque ce sont onze classes qui fermeront leurs portes en septembre dans la ville centre.

Naïvement, je croyais que les quartiers prioritaires seraient épargnés. C'était une erreur, puisque trois écoles calaisiennes perdront leur dispositif « Plus de maîtres que de classes » et que l'école maternelle des Hautes Communes de Marck, située dans un quartier « de veille » de la politique de la ville, subira, quant à elle, une fermeture en maternelle.

Monsieur le ministre, dans ces quartiers comme dans tout le Calaisis, dans les zones urbaines comme dans la ruralité, vos fermetures de classe interdiront toute scolarisation des deux ans, privant ces enfants d'un des rares avantages dont ils auraient pu bénéficier sur le chemin de la vie.

Certes, il y a une baisse des effectifs, par suite des attaques du précédent gouvernement contre la politique familiale, mais le gouvernement auquel vous appartenez a amplifié celles-ci et vous êtes tributaire de la baisse des effectifs partout en France. Vous ne pouvez donc pas vous servir du seul argument statistique du nombre d'élèves par classe pour balayer d'un revers de la main les revendications et les inquiétudes légitimes des parents, des équipes pédagogiques et des élus.

Dans ma circonscription, votre bilan est sans appel : dix-sept fermetures, dont onze en maternelle, pour une seule ouverture.

On vous a souvent accusé de déshabiller Paul le rural pour habiller Pierre l'urbain, mais la réalité du Calaisis, c'est que, malheureusement, vous déshabillez Paul et Pierre en même temps.

Ma question est donc simple, monsieur le ministre : pourquoi, comme le prouvent les fermetures massives de classes à Calais et dans le Calaisis, ne voulez-vous pas donner aux écoliers de mon territoire les mêmes chances de réussite qu'à leurs petits camarades partout ailleurs en France ?

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