Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Une fois de plus, les territoires ruraux sont inquiets, et l'Association des maires ruraux de France l'exprime dans un récent communiqué. Les maires dénoncent une attaque contre la proximité et refusent la concentration scolaire. Ils dénoncent le parti pris par l'État et voté par la majorité de pénaliser les jeunes ruraux et leurs familles en accentuant la concentration des écoles dans les chefs-lieux de canton.

Maire pendant quinze ans de Saint-Menoux, commune rurale de 1 000 habitants dans l'Allier, j'ai reçu de nombreux couples de jeunes qui voulaient s'y installer. La première question qu'ils me posaient concernait l'école et son environnement. « Y a-t-il une maternelle, une garderie, une cantine ? Quels sont les modes de garde que l'on peut trouver dans la commune ? » Ces éléments sont déterminants pour les choix de vie.

L'attractivité des territoires ruraux est étroitement liée aux services qu'ils peuvent offrir. Si, demain, l'école est concentrée au chef-lieu de canton, ce sera la mort des petites communes.

Des RPI existent, qui permettent de maintenir des écoles là où c'est nécessaire. Mais il n'est pas possible de penser l'école seulement au travers de schémas de mutualisation : les particularités de chaque territoire rural doivent être prises en compte. Partout, depuis des décennies, les équipes municipales qui se sont succédé, en lien avec les parents d'élèves et les enseignants, n'ont eu de cesse de construire ou de moderniser des équipements adaptés à l'éducation des enfants pour leur donner toutes les chances de réussite. Je ne pense pas que les petits ruraux réussissent moins bien que les autres, vous l'avez d'ailleurs vous-même dit tout à l'heure.

Et tout cela serait à ranger au placard ? Non ! L'école est le coeur qui bat dans une commune et quand le coeur s'arrête, c'est la mort ! Ce n'est pas ce que veulent les habitants des territoires ruraux, et ils sont nombreux à l'exprimer actuellement. Ne renforcez pas encore ce sentiment d'abandon, ce sentiment d'être oublié par la République, si largement éprouvés !

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