Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Monsieur le député, je vous remercie de votre question. Je connais votre attachement à l'école de la République et au rôle fondamental qui est le sien au coeur de notre société. Je vous remercie aussi d'avoir rappelé ces paroles du Président de la République, qui sont très importantes et qui ont d'ailleurs bien été relevées comme telles par de nombreux observateurs. Dire, dans le contexte du grand débat, qu'éducation et santé sont les piliers de la société est évidemment essentiel et inspire toute une série de raisonnements, dont ceux qui sont les vôtres.

On peut raisonner à partir de la part des moyens publics consacrés à l'éducation par rapport au produit intérieur brut. Vous avez rappelé que la France se situait dans la moyenne, mais on sait aussi que cette moyenne cache des réalités plus anormales, notamment le fait que nous consacrons insuffisamment de moyens au premier degré. C'est précisément ce que le Gouvernement cherche maintenant à rééquilibrer. On peut aussi raisonner en tenant compte de l'association des différents acteurs publics, notamment l'État et les collectivités locales, autour de l'enjeu de l'éducation. C'est cela qui compose l'essentiel de la dépense publique en la matière.

Oui, des réformes ambitieuses sont en cours. Oui, certaines d'entre elles nécessitent des moyens supplémentaires : c'est le cas du dédoublement des classes de CP et de CE1 avec les créations de postes afférentes, mais aussi, par exemple, de l'abaissement à 3 ans de l'âge de l'instruction obligatoire. Il ne serait pas juste de décrire cela comme une source de charges supplémentaires pour les collectivités quand l'État, lui, n'augmenterait pas les moyens alloués. En effet, je rappelle tout d'abord que les moyens budgétaires augmentent de 1,8 % en 2019 par rapport à 2018, ce qui est substantiel ; ensuite, que l'État accompagnera les collectivités dans les frais supplémentaires pouvant résulter de ces nouvelles politiques publiques : je pense notamment au dédoublement de classes, les préfets ayant orienté de manière privilégiée les investissements de l'État vers ce que les élus ont fait pour les CP et les CE1. La fixation à 3 ans de l'âge de l'instruction obligatoire en sera aussi l'occasion, non seulement parce que l'État remboursera à chaque commune le surcroît de charges comme je l'ai déjà dit dans cet hémicycle, mais aussi parce que les préfets seront de nouveau aux côtés des communes pour les investissements de modernisation des locaux dans les écoles maternelles, un vecteur de modernisation dans lequel l'État assumera toute sa part.

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