Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Toutes les langues dites régionales de France sont aujourd'hui considérées comme en grand danger d'extinction. Le Gouvernement doit donc mener une politique ambitieuse de promotion et de développement de l'enseignement de ces langues régionales à l'école. De l'avis des associations de terrain, des professeurs et des parents, la réforme du lycée et du baccalauréat risque de porter grand préjudice à l'option « langue régionale » dans les différentes régions. En effet, la langue régionale sera alors en concurrence avec les langues étrangères pour la deuxième langue vivante. Le choix sera cornélien : délaisser l'anglais, l'allemand ou l'espagnol au profit de l'occitan, du basque ou du breton… Malheureusement je crains que le choix ne soit rapidement fait. La bonne solution, demandée par les associations et par des élus concernés – je pense à Mme Delga en Occitanie ou encore à M. Chesnais-Girard en Bretagne – , c'est de faire bénéficier les langues régionales du même statut que celui des langues et cultures de l'Antiquité, dans le cadre de l'enseignement de spécialité. Y seriez-vous prêt ? Dans la continuité de cette mesure, il s'agirait également de créer une deuxième option facultative de langue régionale dont le coefficient et les modalités de notation seraient alignés sur celles des langues et cultures de l'Antiquité. Comptez-vous par ailleurs, monsieur le ministre, maintenir la possibilité de valider la langue régionale au baccalauréat pour les candidats libres ?

Second sujet : les postes au concours spécial de recrutement de professeur des écoles en Bretagne. L'État ne tient pas ses engagements en matière de postes ouverts. Ainsi, selon la convention sur le bilinguisme adossée au contrat de plan signé entre l'État et la région en 2015, il était prévu de disposer dès 2016 de 15 % de postes bilingues parmi les postes ouverts au concours de recrutement de professeurs des écoles et d'atteindre le seuil de 20 % en 2020. Or nous avons appris que la rectrice a décidé que sur les 120 postes ouverts, seuls seize le seraient pour les professeurs bilingues, soit seulement 13 % ! Comment ouvrir dès lors les vingt-neuf classes prévues pour la rentrée prochaine ? Les élèves bilingues vont-ils se retrouver dans des classes sans professeur ? L'information ferait à coup sûr les choux gras des journaux… Mais ni moi ni vous ne tenons à ce genre de publicité, n'est-ce pas ? Une telle situation serait d'autant plus regrettable qu'il y a, pour une fois, beaucoup de candidats à ce concours spécial, et qu'on ne peut plus nous opposer l'argument du vivier numériquement trop faible. Toutes les conditions sont donc réunies pour atteindre au moins le seuil des 20 %, voire pour répondre aux besoins, c'est-à-dire permettre l'ouverture des vingt-neuf classes prévues à la rentrée 2019.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.