Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Monsieur le député, je connais votre attachement à l'école de la République comme aux langues régionales, et il est bien naturel que vous m'interpelliez à nouveau sur ce point. Néanmoins, et ce sera peut-être le fil rouge de mes interventions ce soir, je pense que le discours que vous tiendrez est un élément de la solution : il ne sert à rien de noircir la situation quand au contraire on observe des progrès, comme je vous l'ai dit lors de l'examen du projet de loi pour une école de la confiance. Sur le sujet que vous évoquez, ce texte contient de nombreuses avancées qu'il est souhaitable de souligner.

La première d'entre elles, c'est que l'école continuera à encourager la pratique des langues régionales. Hier, on pouvait les parler en famille mais pas à l'école ; aujourd'hui, la situation s'est inversée : on les parle à l'école et malheureusement plus tellement en famille. Cette inversion, il faut le relever, est bien le signe d'un volontarisme de la part de l'école de la République. Il n'y a donc aucun ostracisme vis-à-vis des langues régionales.

Bien sûr, il ne faut pas jouer la concurrence entre les langues. Et ce n'est pas du tout ce que fait mon ministère. À cet égard, un des grands progrès a été de considérer à parts égales langues étrangères et langues régionales en donnant à ces dernières un statut fort dans le cadre de la réforme du lycée. On a insuffisamment souligné que ces langues peuvent faire l'objet d'un enseignement de spécialité – c'est vrai dans chacune des régions concernées. Il est donc possible, monsieur Molac, d'avoir quatre heures hebdomadaires de breton en première et six heures en terminale en tant qu'enseignement de spécialité. C'est tout de même une avancée considérable.

Ensuite, je pense qu'il ne faut pas comparer les options entre elles. La référence que vous faites au latin et au grec renvoie à une exception. Je sais que dans une série de domaines, pas seulement les langues régionales, certains veulent établir une comparaison avec le latin et le grec, langues anciennes pour lesquelles j'assume d'avoir fait une exception parce qu'on ne les parle ni en famille ni à l'école et qu'elles sont en risque d'extinction. Je rappelle au passage qu'elles ne sont pas sans lien avec les langues régionales – même si, je vous l'accorde, celui-ci est moindre avec le breton qu'avec l'occitan. Nous souhaitons dans le futur assurer le développement à la fois du latin et des langues régionales. Je redis que ces dernières peuvent faire l'objet d'un enseignement de spécialité et que leur enseignement en tant qu'option n'est pas modifié.

Par ailleurs, les moyens prévus pour l'enseignement de la langue bretonne constituent un encouragement, vous le savez, nous en avons encore parlé récemment. Je pense donc que la politique en ce domaine est aujourd'hui équilibrée et de progrès.

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