Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Madame la députée, un peu comme la fièvre que mesure le thermomètre, le décrochage scolaire est un signal que quelque chose ne va pas dans le système : plus il est fort, plus il signe un échec collectif. Nous devons évidemment lutter contre cet échec collectif le plus possible en amont, mais aussi, lorsque c'est nécessaire, en aval.

L'ensemble de nos stratégies participent de la lutte en amont : d'une certaine façon en effet, tout ce qui est fait pour l'école, notamment le travail visant à ancrer les savoirs fondamentaux à l'école primaire, est de nature à limiter le décrochage scolaire. S'y ajoutent des politiques plus spécifiques. Je retiens, madame la députée, votre suggestion concernant « Motiv'action ». Il faut en effet évaluer les résultats de cette expérience d'origine québécoise dont j'avais analysé quelques points et qui est en effet très encourageante.

Plusieurs expérimentations sont en cours dans le monde, qu'il faut regarder car plusieurs pays réussissent à prévenir le décrochage : il faut très clairement s'en inspirer.

Vous avez eu raison de souligner les progrès accomplis par la France depuis une dizaine d'années, notamment par une grande continuité des politiques publiques mais aussi une meilleure capacité de repérage des décrocheurs. C'est le deuxième type de mesures sur lequel il faudra mettre l'accent dans le futur : être capable d'aller chercher le décrocheur là où il se trouve et de lui offrir une solution adaptée.

À l'évidence, le projet de loi pour une école de la confiance, que vous avez adopté en première lecture et qui prévoit une obligation de formation de 16 à 18 ans, nous oblige à franchir une nouvelle étape.

Il nous faut d'abord améliorer nos moyens de repérage des décrocheurs en renforçant la mutualisation entre les missions locales, l'éducation nationale et l'ensemble des acteurs publics et privés. Nous le ferons, et nous nous organisons dans cette perspective. Nous devons également être en mesure d'offrir davantage de solutions concrètes aux élèves raccrocheurs. Citons tout ce qui sera fait notamment par les lycées professionnels pour accueillir les élèves qui retournent aux études : il s'agit d'un point très important. Citons également le développement des microlycées, qui ont fait la preuve de leur efficacité pour faire raccrocher des élèves, souvent dans l'enseignement général. Des microlycées professionnels pourront également se développer à l'avenir. Ce sera d'ailleurs fait de manière systématique dans chaque académie de France. Bien entendu, nous encourageons également tous les dispositifs du type écoles de la deuxième chance. La collaboration entre le ministère du travail et le ministère de l'éducation nationale sera pleine et entière sur le sujet, de façon que la formation obligatoire prévue de 16 à 18 ans soit effective pour tous les jeunes concernés.

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